France

Réformes des retraites à Paris : L’IGPN saisie après la blessure à l’œil d’un manifestant

L’IGPN ouvre une enquête pour déterminer les circonstances dans lesquelles un syndicaliste a été grièvement blessé à l’œil, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites à Paris. L’enquête a été ouverte fin mars.

Sébastien N., délégué syndical SUD-Rail et agent ferroviaire âgé de 46 ans, « a été entendu comme victime » le 21 avril à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a précisé le parquet, confirmant une information de Mediapart. Le ministère public a précisé à l’AFP avoir saisi le 30 mars l’IGPN, après avoir reçu un signalement, le 27 mars, d’une sénatrice « faisant état de plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux » qui montraient des scènes d’une manifestation ayant eu lieu le 23 mars dans la capitale.

Une infirmité permanente

L’enquête, ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique, a d’abord consisté à « identifier la victime » visible sur les vidéos, notamment en contactant la fédération du syndicaliste, a expliqué le parquet. L’IGPN lui a ensuite « proposé un rendez-vous », détaille-t-il. Les investigations se poursuivent, la police des polices exploitant actuellement « des vidéos récupérées sur les réseaux sociaux et la vidéosurveillance de la voie publique ».

Sébastien N. avait aussi adressé, à la mi-avril, une plainte contre X au parquet pour violences volontaires aggravées « ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ».

« Un contexte général de répression de violence policière »

« Sébastien N. ne recouvrera jamais la vue », a déploré mercredi son avocate Aïnoha Pascual, affirmant « au regard des premiers éléments » que le syndicaliste avait été blessé par un tir de grenade de désencerclement « alors même qu’il déambulait avec son fils (…) au sein du cortège et à plusieurs dizaines de mètres des forces de l’ordre ». Me Pascual a dénoncé dans son communiqué « un contexte général de répression de violence policière » et fustigé une « volonté assumée de dissuader par la peur en marquant les chairs et les esprits ».

Depuis la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites en janvier, l’IGPN a été saisie de « 59 enquêtes judiciaires » selon la directrice de l’IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre, qui s’exprimait la semaine dernière sur France Info.