France

Réforme des retraites : L’IGPN a ouvert 17 enquêtes depuis le début des manifestations

Le « changement de nature » des manifestations depuis l’adoption de la réforme des retraites par l’utilisation du 49.3 se traduit dans l’accélération des saisines de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Selon sa directrice, 17 enquêtes judiciaires ont été ouvertes depuis la première journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites en janvier. « Ce chiffre est par définition évolutif », a ajouté sur BFMTV Agnès Thibault-Lecuivre.

Vendredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait révélé que onze enquêtes IGPN avaient été ouvertes « depuis une semaine ». Cela signe donc une accélération récente des saisines, notamment depuis le 16 mars et le début des manifestations sauvages à Paris et dans plusieurs régions, en réaction au recours au 49.3.

« Radicalisation » du mouvement

« Il y a eu un changement de nature, d’individus particulièrement radicalisés qui n’étaient pas sur les premières journées nationales d’action », a argumenté la cheffe de l’IGPN. « De facto, ce changement de nature, ce changement d’atmosphère, cette radicalisation, nous la retrouvons dans nos saisines », a ajouté la magistrate de formation.

Au sujet des propos menaçants et humiliants de policiers, attribués à des membres de l’unité décriée de la Brav-M, envers de jeunes manifestants et révélés dans un enregistrement audio, Agnès Thibault-Lecuivre s’est dite « comme citoyenne, terriblement choquée ». « Ces abus sont destructeurs pour l’institution Police nationale » et « jette l’opprobre sur l’ensemble des autres services et policiers de terrain qui eux sont exemplaires », a-t-elle regretté. Une enquête administrative, sur saisine du préfet de police Laurent Nuñez, et une enquête judiciaire, après un signalement adressé samedi au parquet de Paris, ont été ouvertes à l’IGPN sur cette affaire.