France

Réforme des retraites : La production de l’électricité en baisse après une journée de grève dans l’énergie

Les opposants à la réforme des retraites n’ont pas fini d’exprimer leur colère. En attendant la nouvelle journée de mobilisation nationale, interprofessionnelle et intersyndicale mardi prochain, le secteur de l’énergie – des centrales électriques, aux raffineries, en passant par les ports et les docks – a été touché par une grève de salariés jeudi. Résultat : de nouvelles baisses de production électrique ont été enregistrées dans la nuit.

Ces baisses, strictement encadrées par le gestionnaire des lignes à haute tension RTE, sont normalement sans effet pour le grand public et affectent surtout les finances de l’entreprise. L’action à la centrale de Paluel, qui a touché les tranches (unités de production) 3 et 4 de la centrale a occasionné une baisse de production de quelque 940 MWh et semblait terminée en début de matinée, selon les messages diffusés sur le site Internet d’EDF.

Grève reconductible

Les salariés de TotalEnergies, qui avaient posé un préavis pour deux jours, ont finalement suspendu leur mouvement jeudi soir, afin de se préserver et de préparer le terrain pour la journée du 31 qui touchera tous les secteurs : écoles, fonctionnaires, transports, services…, à l’appel de tous les syndicats. L’un d’entre eux, l’UNSA, a recensé plus de 200 lieux de rassemblements, autant que pour la journée du 19.

Les agents de l’électricité et du gaz sont pour leur part en grève reconductible et pourraient mener de nouvelles actions vendredi. Jeudi, outre des baisses de production électriques et des barrages filtrants à l’entrée de certaines centrales, ils ont mené une foule d’actions dites « Robin des Bois » selon la CGT, pour « intensifier le rapport de force ».

La Fédération nationale des ports et docks de la CGT a aussi fait état dans un communiqué d’une « forte mobilisation des travailleurs dans quasi tous les ports français, avec souvent 100 % de grévistes et des ports totalement arrêtés ».

Electricité gratuite

De Lille à Marseille, partout en France, ils ont « placé en gratuité d’électricité ou de gaz » écoles, HLM et hôpitaux, accordé des tarifs réduits aux petits commerces, et rétabli le courant pour des usagers qui en avaient été privés. Interrogée sur ces opérations, menées en parallèle de coupures ciblées d’électricité, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher s’est montrée très critique.

« Je dirais que c’est poche droite, poche gauche, c’est une initiative qui à la fin revient à faire payer le contribuable », a déclaré la ministre sur France 2, vendredi matin, contestant la « générosité » de l’initiative.