France

Réforme des retraites : La motion de censure transpartisane rejetée de justesse par les députés

Une nouvelle tempête est passée et le gouvernement d’Élisabeth Borne est toujours debout. La motion de censure « transpartisane » du groupe Liot, déposée à la suite du déclenchement du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, n’a pas abouti. Avec 278 voix, il ne lui a manqué que neuf votes pour passer.

Il aurait fallu qu’une trentaine de députés LR, soit la moitié du groupe, la votent. Or le parti de droite a soutenu la réforme et ses responsables disaient ne pas vouloir « rajouter du chaos au chaos » en faisant tomber le gouvernement. Certains députés LR ont néanmoins voté la censure, comme Aurélien Pradié qui souhaitait provoquer « un électrochoc ».

« Avec cette réforme, nous ne sommes jamais allés aussi loin dans la construction d’un compromis. Le gouvernement a pris toutes ses responsabilités. Mais les aventures individuelles, les positionnements tactiques et la crainte de l’impopularité n’ont pas permis d’assurer une majorité », s’est défendue la Première ministre, Elisabeth Borne, avant le vote

« Rien n’est fini » estime la Nupes

Mais, après le résultat du scrutin, plus serré que prévu par les observateurs politiques, les oppositions ne semblent pas s’avouer vaincues. Le gouvernement est « d’ores et déjà mort aux yeux des Français », a déclaré la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.  « Neuf petites voix, rien n’est fini dans ce pays et nous continuerons jusqu’au bout », a-t-elle insisté lors d’un point presse conjoint avec ses partenaires de la Nupes et alors que François Ruffin appelait à « la démission » d’Élisabeth Borne.

La Première ministre « doit partir » ou « le président doit la démissionner », a estimé de son côté Marine Le Pen, la présidente du groupe RN dont la motion de censure n’a recueilli que 94 voix.

Des rassemblements spontanés

Depuis le déclenchement du 49.3 jeudi, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements. Ce lundi, des actions ont émaillé le lancement des épreuves de spécialité du bac, même si le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, a estimé qu’il n’y avait « pas de points d’inquiétude particuliers ». Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d’importantes perturbations du trafic à Rennes. Et ce lundi soir, des rassemblements sont en cours à Paris, Lille ou encore Toulouse.

En attendant une nouvelle journée d’actions le 23 mars à l’appel de l’ensemble des syndicats, la grève s’est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes.

La cheffe du gouvernement recevra les présidents de groupes de la majorité à l’Assemblée et au Sénat dans la soirée à Matignon, selon des sources concordantes, Emmanuel Macron a demandé dimanche que la réforme « puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous ». Le groupe Liot a d’ores et déjà prévu de saisir le Conseil constitutionnel.