France

Réforme des retraites : Il frappe la tête d’un policier avec un skateboard et prend trois ans ferme

Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, avait enjoint le 18 mars dernier les parquets d’apporter une « réponse pénale systématique et rapide » en cas de débordements dans les manifestations. Il semble qu’il a été entendu. Un homme de 30 ans a en effet été condamné mercredi par le tribunal de Besançon à trois ans de prison ferme pour avoir porté des coups sur la tête d’un policier avec un skateboard, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites.

Le garde des Sceaux avait invité les magistrats à requérir « des peines complémentaires permettant d’éviter la réitération des faits ». « Les peines d’interdiction de séjour […] ou d’interdiction de paraître en certains lieux paraissent particulièrement adaptées » , avait-il estimé. « Juger dans l’émotion de l’instant est rarement une bonne chose », a analysé l’avocat, tout en admettant la « gravité objective des faits à l’égard du policier », dont les blessures ont nécessité 18 points de suture.

Incarcéré à l’issue de l’audience

Les faits reprochés se sont déroulés lundi soir, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites, et ont été filmés par le média local Média 25. Les images diffusées sur Facebook montrent un policier tenter d’interpeller seul, un manifestant, avant d’être déséquilibré, de tomber au sol et de recevoir des coups de skateboard par un jeune homme cagoulé.

Jugé en comparution immédiate, le prévenu a été incarcéré à l’issue de l’audience. Il a également été condamné à une peine d’interdiction de paraître en Franche-Comté pendant cinq ans, a indiqué à l’AFP son avocat, Me Julien Vernet, confirmant une information du quotidien régional L’Est Républicain. Le prévenu présentait déjà un casier judiciaire « conséquent », selon son avocat, avec sept condamnations. A l’audience, le prévenu a « pleinement reconnu les faits et a présenté des excuses sincères », a indiqué Me Vernet. Le procureur, Etienne Manteaux, avait requis une peine de deux ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt. Condamné, le trentenaire dispose de 10 jours pour faire appel.