France

Réforme des retraites : Emmanuel Macron assume et ne regrette rien

Le président de la République a tenu à mettre les points sur les « i » et « clarifier » les choses. La réforme des retraites « va poursuivre son chemin démocratique », a insisté Emmanuel Macron, interrogé mercredi aux JT de TF1 et France 2 en direct. Resté assez discret sur le sujet depuis le début des contestations face au projet de loi gouvernemental, le chef de l’Etat s’est enfin exprimé sur les manifestations, le texte et les projets à venir pour le gouvernement, à la veille du neuvième jour de mobilisation nationale. Récapitulatif de sa prise de parole.

Une application d’ici la fin de l’année

Le président ira jusqu’au bout. Mettant en avant « l’intérieur supérieur de la nation », et la « nécessité » de cette réforme, Emmanuel Macron prévoit une entrée en vigueur de son projet d’ici à la fin de l’année « pour que les choses rentrent en place », et notamment que 1,8 million de retraités « commencent à être augmentés d’environ 600 euros par an en moyenne » et qu’« on commence à décaler l’âge légal de trois mois supplémentaires ». « Cette réforme, elle est nécessaire ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire », a affirmé le chef de l’Etat.

Clarification de ses propos sur les manifestants

« Qu’il y ait des manifestations organisées pour dire on est contre, c’est légitime », mais « les violences il faut les condamner, les blocages il faut pouvoir les lever », a prévenu Emmanuel Macron, interrogé sur ses propos de la veille affirmant que « la foule » n’a pas de « légitimité. »

« On ne tolérera aucun débordement », « on ne peut accepter ni les factieux ni les factions » après l’adoption par 49.3 de la réforme des retraites, a-t-il insisté, dénonçant chez des manifestants des « groupes qui utilisent la violence ».

Impopulaire, et alors ?

Emmanuel Macron s’est dit prêt mercredi à « endosser l’impopularité » pour mettre en œuvre sa réforme très contestée, déplorant que les syndicats n’aient pas proposé de « compromis ». « Moi, je ne cherche pas être réélu […], mais entre les sondages de court terme et l’intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général du pays », a affirmé le chef de l’Etat, ajoutant que « s’il faut derrière endosser l’impopularité aujourd’hui, je l’endosserai ».

Le chef de l’Etat a regretté que les syndicats n’aient pas présenté de « proposition de compromis » sur le texte de la réforme, soulignant que le gouvernement l’a fait, en revanche, « avec le Parlement. »

Vers une contribution des entreprises ?

Dénonçant le « cynisme » de certaines « grandes entreprises » qui ont dégagé d’importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, Emmanuel Macron va leur demander « une contribution exceptionnelle » pour que « les travailleurs puissent profiter » de cet argent.

« Il y a quand même un peu un cynisme à l’œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu’ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions », a déclaré le chef de l’Etat sur TF1 et France 2, ajoutant qu’il compte « demander au gouvernement de travailler sur une contribution exceptionnelle. »

Rouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux

« C’est aussi à moi, l’exécutif, d’essayer d’entendre la colère légitime qui s’est exprimée pendant ces contestations ». C’est pourquoi, Emmanuel Macron veut « réengager » un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail.

Il a promis que la discussion concernerait notamment l’évolution des carrières ou la pénibilité, et se tiendrait « dans les prochaines semaines » à partir d’une « méthode » définie dans les « trois semaines-un mois », et ne prendrait pas la forme de « grands-messes » mais de « discussions concrètes ».

Elisabeth Borne sauvée des eaux

Malgré les turbulences autour du cheminement parlementaire du projet de loi, et notamment l’utilisation du 49.3 qui a déclenché deux motions de censure contre le gouvernement, la Première ministre reste en place.

Elisabeth Borne « a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale », a-t-il souligné, en précisant lui avoir demandé « de bâtir un programme législatif, un programme de gouvernement […] pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible. »