France

Réforme des retraites : Braun-Pivet annonce avoir porté plainte après avoir reçu des menaces « abominables »

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, dénonçant le « phénomène massif » de violences envers les élus, a annoncé dimanche avoir porté plainte après avoir reçu une « lettre de menaces absolument abominable ». « Ça commence très aimablement par : « salut la grosse truie juive. (…) On n’a plus de zyklon hélas mais des barres de fer pour éliminer cette saloperie de Jude » », a lu Yaël Braun-Pivet sur le plateau du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. « J’ai deux pages comme cela, j’ai évidemment porté plainte », a-t-elle précisé.

Selon Yaël Braun-Pivet, ce courrier présente « la même écriture » que ceux reçus récemment par deux autres élues des Yvelines, la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé, et la députée Renaissance Marie Lebec. L’auteur s’en prenait notamment au bébé de 4 mois de Yaël Bergé, « si petit » et qui « ne pourra pas s’enfuir ». « Jamais je n’aurais imaginé qu’en m’engageant en politique j’aurais à subir l’antisémitisme, le sexisme, la violence verbale, parfois la violence physique à travers nos permanences », a souligné Yaël Braun-Pivet.

Un « phénomène massif »

Selon le décompte des services du Palais-Bourbon, depuis le début de la mandature, « 61 parlementaires ont subi des violences, que ce soit au sein de leur permanence ou par courrier ou sur les réseaux sociaux » et notamment « 22 depuis le 19 mars ». S’il s’agit d’un « phénomène massif », marqué par une hausse de 32 % des violences à l’égard des élus l’an passé, le regain récent s’explique aussi par la contestation de la réforme des retraites.

De manière plus générale, Yaël Braun-Pivet a fustigé les « quelques centaines d’individus qui viennent pour tout casser » et « mettent à mal nos libertés » en marge des cortèges. « Ce sont des gens qui ne respectent rien, certainement pas la vie humaine », a-t-elle fait valoir. Elle a au passage épinglé La France insoumise qui « d’une certaine façon légitime » la violence dans les manifestations en considérant que « ces individus ont de bonnes raisons » et qu’existerait une « violence institutionnelle » à laquelle les casseurs ne feraient que répondre « en réaction et en défense ». « C’est ahurissant comme prise de position », s’est-elle indignée.