France

Réforme des retraites : Alors que la tension ne cesse de monter, le projet arrive ce lundi en commission à l’Assemblée

Sur le front de la réforme des retraites, la semaine qui s’ouvre va être particulièrement intense. Avant la mobilisation dans la rue mardi, les députés donnent ce lundi le coup d’envoi des débats en commission sur le très contesté projet, avec des oppositions de plus en plus remontées par la fermeté sans faille affichée par le gouvernement.

A partir de 9h30, la soixantaine de parlementaires de la commission des Affaires sociales va plancher, article par article, sur le texte qui prévoit un recul de l’âge légal de 62 à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, avant l’épreuve dans l’hémicycle à compter du 6 février sur la réforme phare du second quinquennat Macron.

Dès dimanche, le ton est franchement monté d’un cran après les déclarations d’Elisabeth Borne, assurant que le report de l’âge de départ n’est « plus négociable », et celle du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin accusant la Nupes de vouloir « bordéliser le pays ».

Une méthode critiquée également chez LR

Depuis son fief d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, la patronne des députés RN Marine Le Pen a mis en garde la Première ministre qui « ne devrait pas trop s’avancer, parce que, parti comme c’est parti, il n’est pas du tout impossible que sa réforme des retraites ne soit pas votée ». Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a pour sa part reproché à Elisabeth Borne de « bomber le torse », ajoutant : « Ils veulent passer en force, donc la meilleure réponse ça sera des millions de personnes dans la rue mardi ». Même le vice-président exécutif de LR Aurélien Pradié a critiqué le « coup de menton » de la Première ministre et « l’agitateur » Gérald Darmanin qui jette de « l’huile sur le feu ».

Le temps sera en tout cas compté au Palais-Bourbon. Les députés ont jusqu’à mercredi 20 heures pour se prononcer sur les quelque 7.000 amendements déposés, dont la très grande majorité par la Nupes. C’est cependant loin des 22.000 amendements en commission sur la précédente tentative de réforme de 2020, mais les députés risquent là aussi de ne pouvoir aller au bout. Les délais resserrés sont en effet imposés par le vecteur choisi par l’exécutif, un projet de budget rectificatif de la Sécu, qui limite à cinquante jours au total les débats au Parlement.