France

Réforme des retraites : Alors que la colère est vive dans la rue, l’Assemblée vote ce lundi sur les motions de censure

Stop ou encore pour Elisabeth Borne ? Les députés vont avoir l’occasion de répondre ce lundi à cette question sur fond la colère dans le pays qui ne faiblit pas. Les deux motions de censure contre le gouvernement vont être mises au vote de l’Assemblée nationale et la réforme des retraites pourrait être adoptée définitivement.

Le déclenchement jeudi de l’arme constitutionnelle du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme n’a fait que redoubler la contestation, qui dépasse souvent le sujet du recul de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Depuis jeudi, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements.

Emmanuel Macron veut « aller au bout »

Emmanuel Macron a souhaité dimanche que la réforme « puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous », a indiqué l’Elysée. Le numéro un de la CGT Philippe Martinez a, lui, estimé que « c’est de la responsabilité » du chef de l’Etat « si la colère est à ces niveaux-là ».

Du côté du Palais-Bourbon, c’est à partir de 16 heures que la tension risque de monter à nouveau. Les deux motions visant à renverser le gouvernement, l’une transpartisane du groupe Liot et l’autre du RN, seront mises successivement au vote en fin de journée. Cosignée par des députés de la Nupes, la première a davantage de chances d’être votée par des élus de droite défavorables à la réforme. Mais la barre de la majorité absolue de 287 voix paraît difficile à atteindre.

Il faudrait en effet qu’une trentaine de LR, soit la moitié du groupe, joignent leurs suffrages à ceux de la gauche, du RN et de Liot. Or le parti de droite a soutenu la réforme et ne veut pas « rajouter du chaos au chaos » en faisant tomber le gouvernement. Une poignée de députés LR ont cependant indiqué qu’ils voteraient la motion Liot voire les deux motions. Aurélien Pradié, en pointe parmi les frondeurs du parti, se décidera ce lundi.

Des recours à venir au Conseil constitutionnel

Le rejet probable des motions vaudra adoption définitive de la réforme, avant sa promulgation par le chef de l’Etat dans quelques semaines a priori. Même si c’est le cas, la gauche n’a cependant pas dit son dernier mot : un référendum d’initiative partagée est dans les tuyaux, et des recours au Conseil constitutionnel se préparent.

Pour le dirigeant de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, « tant que la réforme à 64 ans est proposée, il faut continuer » la mobilisation. Le camp présidentiel est lui pressé de tourner la page. « Quoi qu’il arrive, après lundi on passera à autre chose », selon la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé. Une intervention d’Emmanuel Macron pourrait en outre avoir lieu dans les prochains jours.