France

Réforme des retraites à Rennes : Combien de poubelles brûlées lors des manifestations ?

Voilà presque quinze jours que les deux sites de Suez ne peuvent plus faire sortir ou entrer leurs camions. A Chartres-de-Bretagne et Pacé, des opposants à la réforme des retraites bloquent les deux sites de traitement des déchets, empêchant la collecte des poubelles dans toutes les communes de Rennes Métropole. Dans les rues, les containers sont donc nombreux et pleins à ras bord. Une situation suivie de près par l’Agence régionale de santé. Les jours de manifestation, elles sont régulièrement embarquées par des personnes qui les trimballent en tête du cortège. Pour bon nombre d’entre elles, ce seront leurs derniers instants de vie avant d’être brûlées au milieu de la chaussée dans un vilain dégagement de fumée noire.

Sur cette seule image, on peut compter dix poubelles en feu ou en passe de l'être. Combien ont-été brûlées depuis le début des manifestations ?
Sur cette seule image, on peut compter dix poubelles en feu ou en passe de l’être. Combien ont-été brûlées depuis le début des manifestations ? – C. Allain/20 Minutes

Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, on ne compte plus le nombre de poubelles cramées sur l’autel de la contestation. Combien ? « On ne le sait pas. Pour le savoir, il faut que chaque propriétaire nous le signale. On n’a pas ce chiffre pour l’instant », assure le vice-président de Rennes Métropole délégué aux déchets. Laurent Hamon reconnaît que « c’est la première fois qu’on en a autant » et qu’il « faudra penser à leur remplacement » assez rapidement. Un investissement dont se serait bien passée la collectivité alors que « le coût du traitement des déchets a littéralement explosé ». Une poubelle classique de 180 litres coûte 32 euros hors taxes. Un chiffre qui grimpe à 116 euros pour un conteneur de 600 litres. Des dizaines sont déjà parties en fumée, faisant grimper la note à chaque rassemblement.

Retour à la normale d’ici « un mois voire un mois et demi »

Pour éviter que les poubelles ne servent de barricade, la métropole a mis en place un ramassage « léger » avec le peu de camions poubelles qu’elle avait gardés depuis qu’elle a délégué la collecte à Suez. « En temps normal, on réalise environ 70 tournées par jour. Là, on est à moins d’une dizaine », précise Laurent Hamon. D’après la métropole, environ 4.000 tonnes d’ordures sont « en souffrance » en raison des blocages.

La seule bonne nouvelle ? Avec la fermeture de son usine d’incinération de Villejean pour travaux, la collectivité s’était dotée de zones de stockage qu’elle peut utiliser en attendant une amélioration de la situation. « A chaque semaine d’arrêt, cela nous prend quinze jours pour revenir à la normale. Je pense qu’il nous faudra un mois voire un mois et demi », avance l’élu écologiste.