Reconnaissance de la Palestine : Emmanuel Macron déclare à l’ONU, « Le temps est venu »
Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance par la France de l’État de Palestine à la tribune des Nations unies à New York. Dans son discours, il a déclaré que « le temps de la paix est venu » et a appelé à une cessation immédiate des hostilités dans la bande de Gaza.
Lundi soir, lors de son discours à la tribune des Nations unies à New York, Emmanuel Macron a officialisé la reconnaissance, par la France, de l’État de Palestine.
Cette annonce, attendue depuis longtemps et saluée par de vifs applaudissements au sein de l’Assemblée, constitue un tournant dans la diplomatie française vis-à-vis du Proche-Orient. Bien que cette démarche reste principalement symbolique, elle positionne la France parmi les 146 États qui ont déjà fait ce choix, aux côtés du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie, qui ont également franchi le cap ce week-end.
Dès le début de son discours, le président français a souligné l’« urgence » d’agir. « Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas, d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite », a-t-il déclaré, en ajoutant que « le temps de la paix est venu car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir ».
Puis est intervenue l’annonce qui pourrait rester dans les mémoires : « Fidèle à l’engagement historique de mon pays au Proche-Orient pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine. »
Dans son allocution, Emmanuel Macron a également appelé à une cessation immédiate des hostilités dans la bande de Gaza, dénonçant la souffrance subie par la population civile. « Rien ne justifie de poursuivre la guerre à Gaza », a-t-il insisté, soulignant que le Hamas a été « vaincu sur le plan militaire » et doit désormais être démantelé « politiquement » une fois qu’un cessez-le-feu aura été accepté.
Il a affirmé que seule une reconnaissance mutuelle pourrait briser le cycle de la violence et éviter une escalade qui empêcherait la paix pour longtemps. « Depuis près de deux ans, c’est bien la négation de l’humanité de l’autre et le sacrifice de la vie humaine qui prévalent », a-t-il noté. « Une vie vaut une vie. »
Le président a reconnu les « réticences » israéliennes, exprimant qu’il comprenait « la tristesse » et « la fatigue » du peuple d’Israël, et a appelé les dirigeants israéliens à « s’engager à leur tour » afin que la solution des deux États devienne une réalité.
Emmanuel Macron a également évoqué l’éventualité d’ouvrir une ambassade de France en Palestine, sous réserve de la libération de tous les otages et de l’établissement d’un cessez-le-feu durable. Enfin, il a précisé que la France était prête à participer à une mission internationale de stabilisation pour soutenir la reconstruction et assurer la sécurité de la région.
En conclusion de son discours, le chef de l’État a réitéré, comme il l’avait fait au préalable, son appel à la communauté internationale : « Le temps est venu », a-t-il répété, insistant sur la nécessité de mettre fin au « cycle de la guerre et de la destruction » en empruntant la voie de « la reconnaissance de l’autre, de sa légitimité, de son humanité ».

