France

Réchauffement climatique : La France doit se préparer à +4 °C, au-dessus de la moyenne mondiale

« Il faut affronter la réalité de ce changement climatique, et de manière lucide », estime le sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du CNTE Ronan Dantec. Selon le Conseil national de la transition écologique – qui regroupe représentants de collectivités territoriales, ONG, syndicats, patronat et des parlementaires –, la France doit se préparer à un réchauffement climatique allant jusqu’à +4 °C en métropole.

Il « propose de retenir, pour la trajectoire d’adaptation au changement climatique, l’hypothèse générale d’un réchauffement global de 3 °C d’ici la fin du siècle, croisant 1,5 °C en 2030 et 2 °C en 2050 ». « Nous sommes sur une trajectoire vers les 3 °C au niveau mondial et donc pour la France métropolitaine ça veut dire +4 °C », a précisé Ronan Dantec, soulignant que l’avis avait été adopté « à l’unanimité ».

Un réchauffement plus marqué en France

Le réchauffement est en effet plus marqué en France métropolitaine par rapport à la moyenne mondiale. La situation variera par ailleurs en outremer selon la situation géographique des territoires, a souligné Ronan Dantec : « Saint-Pierre-et-Miquelon ira au-delà de +4 °C et d’autres territoires avec l’inertie de l’océan seront plus proches du +3 °C, qui est la moyenne mondiale ».

L’avis suit les préconisations du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui appelle depuis quelques mois à sortir du « déni » et à préparer la France à un réchauffement possible de 4 °C. « Non pas que ça veuille signifier que nous renonçons à des ambitions climatiques. Nous devons agir comme si tout dépendait de nous mais nous devons nous adapter en mesurant que tout ne dépend pas de nous », a-t-il jugé jeudi.

Un plan en préparation

La France prépare son troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). La mouture précédente (2018-2022) se fondait sur des hypothèses moins pessimistes d’une hausse moyenne des températures de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Ce plan d’adaptation aura des volets concernant la santé, l’économie et l’agriculture, la continuité des infrastructures et des services essentiels ou encore la protection des milieux naturels.

Le ministre a par ailleurs précisé qu’il allait présenter avant fin mai un « plan national de gestion des vagues de chaleur », avec des dizaines de mesures pour par exemple donner un cadre sur les conditions de travail en extérieur ou les examens scolaires en cas de canicule.