Réarmement de la France : C’est quoi cette proposition de travailler 36h au lieu de 35 pour financer la défense ?

Une proposition pour faire d’une pierre deux coups. Dans le cadre de la concertation sur les retraites, dont l’objectif initial était de « revoir » l’impopulaire réforme de 2023, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a évoqué l’idée de travailler trente-six heures par semaine au lieu de trente-cinq, pour les salariés du privé comme du public. L’objectif : capitaliser pour sa retraite, surtout, mais aussi augmenter la production et ainsi financer une économie de défense.
Les retraites en première intention
Anticipant une baisse de 15 % du niveau de vie des retraités dans les vingt prochaines années, la CPME estime qu’instaurer cette mesure à côté du régime de répartition permettrait de compenser cette diminution. Cette heure, payée par l’entreprise, serait capitalisée pour la retraite des salariés. « Une heure par semaine, c’est environ 3 % de plus, donc on peut même imaginer qu’on laisse un petit peu de pouvoir d’achat supplémentaire, y compris pour la vie courante », a indiqué lundi sur Sud Radio Eric Chevée, vice-président de la CPME, négociateur de la Confédération dans le cadre du conclave retraites.
Cette mesure profiterait aux entreprises, mais aussi à la production : « Une heure de travail, sur un effectif, ça peut être intéressant, développe Eric Chevée chez nos confrères. C’est aussi la possibilité, pour beaucoup d’entreprises, […] de faire une heure de travail supplémentaire, ça fait 3 % de production en plus, c’est énorme comparé aux valeurs du PIB en France. »
Une mesure qui sert aussi la défense
Un argument loin d’être anodin au vu de l’augmentation programmée des dépenses militaires : « Notre proposition entre en résonance avec le nécessaire effort de défense », a jugé lundi le vice-président de la CPME. Ces propos font écho à l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron du 5 mars dans laquelle le président de la République laissait entendre qu’un nouvel effort budgétaire attendait les Français.
Considérant cette mesure comme « le moyen le plus rapide d’avoir cette augmentation de production », Eric Chevée considère ainsi que le passage aux trente-six heures servirait deux objectifs, tous deux très actuels.