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RDC : Six condamnations à perpétuité après le meurtre de l’ambassadeur d’Italie

Ils ont évité la peine de mort, qui avait été requise. Six Congolais ont été condamnés à la réclusion à perpétuité vendredi à Kinshasa pour l’assassinat en 2021 de l’ambassadeur d’Italie en RDC, à l’issue d’un procès devant la justice militaire qui n’a toutefois pas permis de lever toutes les zones d’ombre sur cette affaire.

Le verdict a été lu en présence de cinq accusés, le sixième étant en fuite. Présentés comme membres d’une bande de criminels de droit commun, coupeurs de route et kidnappeurs, ils ont été reconnus coupables du meurtre de l’ambassadeur d’Italie en RDC, Luca Attanasio, de son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, et d’un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial (PAM), Mustapha Milambo, le 22 février 2021.

Ce jour-là, un convoi de deux véhicules du PAM, parti de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, tombe dans une embuscade à une vingtaine de kilomètres de la ville, aux abords du parc national des Virunga. Selon le récit qui a été fait à l’audience, le convoi est coupé en deux. Le véhicule dans lequel se trouve l’ambassadeur est immobilisé, les assaillants tirent sur le chauffeur, dont le corps est abandonné au bord de la route. Les autres occupants du véhicule sont pris en otage et conduits en brousse.

Une attaque « terroriste » ou une tentative d’enlèvement ?

Alertés, les gardes du parc se lancent à leur poursuite, de violents échanges de tirs s’ensuivent. Le garde du corps de l’ambassadeur est tué sur le coup, le diplomate, grièvement blessé, décédera après avoir été transporté dans un hôpital de Goma. Le soir même, les autorités de RDC accusaient un groupe de rebelles hutu rwandais, les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), d’être responsable de cette attaque « terroriste », ce que ces rebelles avaient nié.

Mais déjà, d’autres sources évoquaient plutôt une tentative d’enlèvement, avec demande de rançon à la clé, qui aurait mal tourné. Cette version a prévalu quand, près d’un an plus tard, la police congolaise annonçait l’arrestation de malfaiteurs, dont ceux ayant attaqué le convoi de l’ambassadeur.

Partie civile au procès, la République d’Italie, hostile à la peine de mort, avait demandé que les accusés soient « condamnés à une peine de privation de liberté ». La peine capitale est encore souvent requise et prononcée en RDC dans des affaires de sécurité nationale, mais elle n’est plus appliquée depuis vingt ans et est systématiquement commuée en prison à perpétuité.