France

Raphaël Enthoven dénonce l’« antisémite d’ambiance » de LFI, jugé pour injures.

Raphaël Enthoven s’est défendu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris, expliquant qu’il voulait dénoncer « l’antisémitisme d’ambiance » qu’il estime présent au sein de La France insoumise. LFI réclame 10.000 euros de dommages et intérêts.


Raphaël Enthoven s’est exprimé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris, déclarant qu’il souhaitait dénoncer « l’antisémitisme d’ambiance » qu’il perçoit au sein de La France insoumise.

Le philosophe est poursuivi par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon pour injure, suite à un tweet publié en mai 2024 où il qualifiait LFI de « mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite ».

Un tweet rédigé « sous la colère »

Lors de l’audience, Raphaël Enthoven a expliqué le contexte de son message, écrit « sous la colère » après l’expulsion de Raphaël Glucksmann d’un cortège du 1er mai à Saint-Étienne. Ce dernier, engagé dans sa campagne pour les élections européennes, avait souligné la responsabilité indirecte de LFI dans l’incident, bien que le parti n’ait pas été formellement accusé de cette exfiltration, qu’il a condamnée.

Enthoven a mentionné plusieurs exemples, y compris des propos de Jean-Luc Mélenchon qu’il juge antisémites, ainsi que des images et références codées apparaissant en ligne. « Puisqu’il ne peut être combattu par la loi, il doit l’être sur le terrain de l’opinion », a-t-il affirmé, revendiquant le droit de dire : « Vous êtes antisémites ».

« Réduire au silence » la « critique démocratique »

L’avocat de LFI, Mathieu Davy, a critiqué des termes « extrêmement blessants, humiliants, méprisants », soulignant que le parti n’a jamais été condamné pour antisémitisme, contrairement à d’autres formations politiques. « Quand on parle d’antisémitisme, on parlerait d’opinion, de jugement de valeur ? Mais c’est beaucoup trop grave pour que cela ne soit plus une injure », a rétorqué l’avocat du parti. LFI demande 10.000 euros de dommages et intérêts.

Le procureur a rappelé que le terme « antisémite » a une portée injurieuse, mais a également admis que les propos pouvaient être considérés dans le cadre d’un « débat d’intérêt général », à condition qu’ils reposent sur des faits. Pour la défense, Richard Malka a mis en garde contre un « procès monstrueux » visant à « réduire au silence » la « critique démocratique ». La décision du tribunal sera rendue le 6 novembre.