France

Quintuple meurtre dans le Nord : Tireur sportif lourdement armé, le suspect a été mis en examen pour assassinats

Trois jours après la tuerie qui a coûté la vie à cinq personnes, près de Dunkerque, dans le Nord, le suspect, qui s’était rendu aux forces de l’ordre, a été mis en examen pour assassinats, meurtres et violences avec armes a annoncé la procureure de Dunkerque.

Ce mardi soir, Charlotte Huet a retracé le parcours homicide de Paul D., samedi, qui a coûté la vie à cinq personnes. Un nouvel élément a cependant été révélé, glaçant. En effet, juste après les meurtres des agents de sécurité et avant qu’il ne s’en prenne aux deux exilés iraniens, Paul D. a croisé la route d’un père et son fils qui circulaient en voiture dans le secteur. Selon la procureure, tous deux ont été mis en joue par le suspect, lequel n’a finalement pas fait feu.

Le suspect possédait 17 armes à feu

Le profil d’un jeune homme habitué aux armes a par ailleurs été confirmé. Paul D. était effectivement licencié dans un club de tir sportif près de son domicile de Ghyvelde. On sait aussi qu’il avait un goût prononcé pour les armes à feu. Lors de son périple meurtrier, il a essentiellement utilisé une carabine de calibre 44, mais aussi un fusil de chasse de calibre 12 pour l’un des cinq meurtres. Outre les cinq armes à feu retrouvées dans la voiture avec laquelle il s’est rendu à la gendarmerie, les enquêteurs ont découvert 12 armes à feu à son domicile, « dont une seule de catégorie B », précise Charlotte Huet.

La magistrate ne s’est pas étendue sur les motivations du jeune homme de 22 ans, inconnu jusqu’alors des services de police. Elle a confirmé que sa première victime, le chef d’une entreprise de transport, était aussi son dernier employeur et qu’il avait licencié le suspect en octobre dernier. Dans ses auditions, le mis en cause a par ailleurs reconnu qu’il n’avait « pas de litige ou de contentieux » avec les deux agents de sécurité d’ECS. Il a en revanche évoqué ses conditions de travail au sein de l’entreprise ECS pour expliquer son geste.

Des zones d’ombre demeurent

En ce qui concerne les meurtres des exilés iraniens, le suspect « a confirmé son intention homicide » mais n’a pas donné d’explication sur ses motivations reconnaît la magistrate. On ne sait pas non plus pourquoi il a décidé de se rendre aux gendarmes. Autant de zones d’ombre que le magistrat instructeur aura pour tâche d’éclaircir.

Paul D. a été présenté à un juge d’instruction dans l’après-midi, lequel lui a signifié sa mise en examen des chefs d’assassinat pour les trois premiers meurtres, de meurtre suivi ou précédé d’un autre crime pour les deux derniers, de menaces avec arme et d’acquisition et détention d’armes et de munitions de catégories A et B. Pour ces chefs, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le parquet a requis un mandat de dépôt criminel.