Qui est Ms Rachel, la méga star des enfants (et des parents) sur YouTube aux Etats-Unis ?

Quoi, vous ne connaissez pas Ms Rachel ? Pas d’inquiétude, en France, c’est une parfaite inconnue. Aux Etats-Unis, en revanche, Ms Rachel est une énorme star, suivie par près de 8 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, et dont la plupart des vidéos sur YouTube dépassent les 100 millions de vues. Du mega lourd.

Sa spécialité ? Les contenus musicaux éducatifs pour les bébés et les tout-petits. Des vidéos saluées autant par les orthophonistes que par les parents, sans oublier les enfants, qui lui vouent un véritable culte, à tel point que le New York Times la surnomme « la Taylor Swift des bambins ».

Un look et une élocution bien identifiables

Salopette en jean, teeshirts et bandeaux rose bonbon dans les cheveux, Ms Rachel est reconnaissable au premier coup d’œil. Il y a aussi sa voix, particulièrement identifiable, au ton enfantin et à la diction très appuyée. Une élocution qui fait mouche chez les plus jeunes, à qui elle concocte des vidéos entre 60 et 90 minutes pour les aider à développer leur langage.

Elle y mêle des chansons, des comptines simples à retenir, des animations et des petites chorégraphies. Elle dialogue aussi directement avec les enfants derrière leur écran, en leur posant des questions – « que se cache-t-il dans cette boîte ? », « où se trouve ton coude ? »-, et en laissant quelques secondes de silence pour les laisser répondre. Un succès phénoménal.

En témoigne la vidéo intitulée « Baby Learning With Ms Rachel – First Words, Songs and Nursery Rhymes for Babies » (« Bébé apprend avec Mme Rachel – Premiers mots, chansons et comptines pour bébés »), son plus gros carton, qui comptabilise plus d’un milliard de vues sur YouTube.

Une ancienne prof de maternelle

Il faut dire que Ms Rachel, Rachel Accurso de son vrai nom, a une solide expérience auprès des enfants. Ancienne professeure de musique en école maternelle, cette youtubeuse de 41 ans est également titulaire d’une maîtrise en éducation musicale et en développement de la petite enfance de l’Université de New York. Elle monte sa chaîne YouTube en 2019, avec l’aide de son mari, « Mr Aron », pianiste et ancien directeur musical à Brodway, afin d’aider leur petit garçon âgé de deux ans à surmonter son retard de langage.

« Elle a recherché, en vain, des vidéos au rythme lent, axées sur le développement du langage, pour compléter les services d’orthophonie de leur fils. Elle a donc décidé de combler le vide avec ses propres vidéos », est-il précisé dans un long portrait réalisé par le New York Times. Si les contenus de Ms Rachel trouvent très vite leurs premiers fans, la crise sanitaire du Covid, en 2020, fait bondir l’audience de la chaîne.

Mais que penser d’une chaîne YouTube à destination d’un public si jeune – avant 3 ans –, au regard de la grande vigilance recommandée vis-à-vis de l’exposition des plus petits aux écrans ? Le quotidien états-unien met en avant le véritable intérêt éducatif de ces vidéos, « une sorte d’oasis sur YouTube, qui regorge de l’équivalent télévisé de la malbouffe pour les bambins ». Mieux vaut ainsi quelques minutes de Ms Rachel que d’un contenu non adapté. Du côté du Guardian, le journal britannique loue les qualités notables de ces vidéos pour les enfants qui souffrent de retards du langage ou encore de troubles du spectre autistique.

Victime de cyberharcèlement

La youtubeuse américaine cartonne aussi sur les réseaux sociaux, cette fois-ci auprès des parents. Sur Instagram ou TikTok, elle distille ses conseils dans le domaine du développement du langage et donne quelques éclairages concernant les différentes étapes d’apprentissage des enfants.

Véritable empire média, la chaîne de Ms Rachel devient progressivement un business à part entière. Elle a ainsi signé une collaboration avec une marque de jouets qui commercialise des peluches à son effigie – un succès, évidemment. Elle a aussi écrit un livre, Ms. Rachel and the Special Surprise : Encouraging Speech and Learning Through Play and Music, aux éditions Random Houses.

En parallèle de ses vidéos, Ms Rachel fait aussi preuve de générosité, ce qui ne plaît pas à tout le monde. Ambassadrice pour l’ONG Save the Children, elle a récolté des fonds pour les enfants palestiniens à Gaza. Un engagement qui lui a valu d’être victime de cyberharcèlement, l’obligeant à fermer temporairement les commentaires de ses différentes chaînes, rapporte le site du Guardian.