Qu’est-ce que la Colprone, ce médicament qui augmente le risque de tumeur au cerveau pour les femmes ?
«Information sanitaire importante. » Voici l’intitulé d’un courrier reçu par plusieurs femmes ces dernières semaines de la part de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à propos de leur traitement. Cette dernière les met en garde quant à l’utilisation du progestatif medrogestone, connu sous le nom de Colprone, pouvant favoriser le développement d’un méningiome. En quoi consiste ce traitement ? Quels sont ses risques ? Que faire si on le prend ? On répond à ces questions.
Qu’est-ce que le Colprone ?
Ce médicament contenant une hormone proche de la progestérone est utilisé dans le traitement de divers troubles gynécologiques, notamment ceux liés à une insuffisance de progestérone : irrégularité du cycle, syndrome prémenstruel, tension des seins, règles douloureuses, saignements (en particulier ceux dus à un fibrome), endométriose ou encore ménopause.
Quels sont ses risques ?
L’ANSM explique qu’il s’agit d’un « médicament efficace mais qui peut favoriser le développement d’un méningiome », une tumeur développée à partir de la membrane qui entoure le cerveau. « Le plus souvent ces tumeurs sont non cancéreuses, toutefois elles peuvent être à l’origine de troubles graves, pouvant nécessiter une intervention chirurgicale lourde », poursuit l’agence. L’ANSM précise que le risque de développer un méningiome augmente en fonction de la durée du traitement. « Une étude a montré que le risque de développer un méningiome est multiplié par 4 pour la médrogestone au-delà d’une année de traitement. »
Que faire si je le prends ?
L’ANSM invite les femmes ayant pris ce traitement à consulter « sans urgence » leur médecin. « Il jugera s’il est nécessaire d’effectuer ou non une imagerie cérébrale (IRM). » Cependant, si le médicament a été pris pendant plus de douze mois, l’agence recommande de réaliser cet examen médical afin de rechercher un méningiome. Et si le traitement est pris durant plusieurs années, l’agence conseille d’avoir régulièrement recours à une IRM.
Pour tout renouvellement de medrogestone, une fiche d’information doit être remise à la patiente. Si le traitement est pris pendant plus de douze mois, elle doit cosigner cette attestation avec son médecin tous les ans. « Elle est indispensable pour obtenir votre médicament en pharmacie au-delà d’un an de traitement », explique l’ANSM.
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Enfin, en cas de symptômes pouvant faire penser à un méningiome, tels que des maux de tête fréquents, des troubles de la vision, du langage, de l’audition ou de la mémoire ou des vertiges, il est impératif de consulter son médecin. Si un méningiome est découvert, le recours au progestatif doit être arrêté sur le champ.