Quelles sont les solutions quand un élève est sème « la terreur » dans une classe ?

« Enfants et enseignants en danger. » Voilà la banderole qu’ont déployée quelques parents d’élèves devant l’école de Vandelainville (Meurthe-et-Moselle) jeudi dernier. Avec ce message, ils espéraient interpeller l’inspection à propos d’un enfant de six ans. Un petit garçon scolarisé en CP et qui « sème la terreur ». « Il ne craint personne, distribuant coups de pied, coups de poing, claques, croche-pieds. Et même des étranglements ! Étant ingérable, il perturbe toutes les classes », expliquait alors une mère de famille, porte-parole de cette délégation.

Depuis, il n’y a pas eu de nouvelles manifestations devant l’établissement. « Tant mieux, il faut que tout cela s’apaise et que les choses se fassent dans l’ordre », prône Jean-Louis Depierreux. Le maire de cette petite commune lorraine est parfaitement au courant de la situation. « Il y avait déjà des soucis avec le même enfant l’an dernier en maternelle mais l’été est passé, la rentrée aussi, et pas grand-chose n’a changé. Les parents se sont mobilisés car ils avaient l’impression que rien ne bougeait. »

« L’enseignant ne peut pas tout gérer seul »

Leur drap à peine rangé la semaine dernière, ils ont été reçus par l’inspectrice de l’Éducation nationale dans la circonscription de Pont-à-Mousson. « Elle a aussi échangé avec la mère du petit car jusque-là, c’était une discussion de sourds, précise l’élu en plaidant une nouvelle fois pour le retour au calme. Ces échanges ont permis à tout le monde de prendre la mesure de la situation. »

Qui, comme dans de nombreux cas similaires, est complexe. « L’enseignant, qui a 25 autres élèves, ne peut pas tout gérer seul », confirme-t-on au syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles (Snuipp-FSU) du département. « Ici, c’est l’enfant qui est en souffrance et plusieurs solutions existent. Peut-être simplement déjà avec des réunions avec la hiérarchie qui permettront de trouver une issue. Ou alors, il doit être accompagné par un AESH [accompagnant des élèves en situation de handicap]. Dans ce cas, il faudra monter un dossier MDPH [maison départementale des personnes handicapées]. »

Une démarche souvent très longue et source de tensions car, en attendant, la situation perdure voire pourrit. « Ça a déjà conduit à ce que des instituteurs ou institutrices craquent à cause de ces lenteurs », déplore encore le syndicat qui indique que des parades sont souvent trouvées pour éviter pareils extrêmes. « Parfois, les enseignants tournent, voire aussi les Atsem [agent territorial spécialisé des écoles maternelles]. On a aussi déjà vu un enseignant supplémentaire être dépêché spécialement. Mais c’est très, très rare. »

Un enseignant en renfort ?

Mais ça arrive. Jean-Louis Depierreux l’a déjà vécu. « Il y a une quinzaine d’années, en 2005, quand deux enfants avaient déjà été considérés comme très perturbateurs », se souvient le maire lorrain. « Les parents avaient déjà rué dans les brancards et un instituteur était venu faire classe à ces élèves pendant le reste de l’année. C’est sûr que leur mécontentement avait accéléré le processus. »

A Vandelainville, l’histoire n’en est pas encore là. Contactée par 20 Minutes, l’académie de Nancy-Metz indique que « plusieurs actions ont été mises en œuvre : la saisine d’une équipe mobile d’appui médico-social à la scolarisation des élèves en situation de handicap, qui est intervenue dans la classe pour évaluer la situation et soutenir les équipes ; l’emploi du temps de l’enfant a ensuite été aménagé au sein des différentes classes où il se trouve ; il est également encadré dans les classes par un service civique. Enfin, un bilan a été engagé par le centre médico-psycho-pédagogique du département, dont le diagnostic n’est pas encore parvenu à cette heure, document nécessaire pour toute notification MDPH si elle a lieu d’être. »

L’académie rappelle également que « tout enfant a l’obligation d’être scolarisé, peu importe sa situation, qu’il ait ou non des besoins particuliers. »