Que reproche la justice française au hacker Sébastien Raoult, interpellé à sa descente d’avion en provenance des Etats-Unis ?
Il avait obtenu des remises de peine importantes qui lui ont permis de rentrer sur ses terres natales. Condamné à trois ans de prison ferme en janvier aux Etats-Unis, le hacker français Sébastien Raoult n’aura pas eu le temps de profiter de la gastronomie française. Visé par un mandat d’amener (légèrement différent d’un mandat d’arrêt), il a été interpellé à sa descente de l’avion ce mercredi. Le parquet de Paris a confirmé que l’ancien étudiant en informatique devait être présenté à un juge d’instruction en vue d’une potentielle mise en examen.
En janvier, il avait été condamné pour des faits d’escroquerie informatique et d’usurpation d’identité aggravée aux États-Unis. La procédure française n’a rien à voir mais touche toujours au domaine du piratage informatique. Les investigations portent notamment sur la mise en vente d’un logiciel pirate facilitant la prise de contrôle de serveurs de mails appartenant à la société Amazon Web Service (AWS).
Des mails pour des campagnes de phishing
« Les accès à ces serveurs compromis étaient revendus par le biais de la messagerie chiffrée Telegram à des utilisateurs disposant ainsi d’accès à des serveurs d’envoi de mails en masse pour des campagnes de phishing prêtes à l’emploi », a précisé le parquet de Paris. Des faits qui avaient fait l’objet d’une information judiciaire, ouverte en octobre 2022 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.
Une nouvelle procédure qui ne semble pas entamer le moral de l’avocat du hacker français. Selon Philippe Ohayon, la famille de Sébastien Raoult est « soulagée de son arrivée en France, malgré cette énième péripétie ». « Le juge américain a bien compris que Sébastien Raoult n’était pas le méchant hacker tel que présenté initialement », a-t-il déclaré en évoquant la remise de peine. Rappelons qu’au départ, le hacker originaire d’Epinal (Vosges) interpellé au Maroc risquait jusqu’à 116 ans de détention. Le groupe de hackers auquel il appartenait était accusé d’un préjudice de 5,5 millions d’euros, qui concernait des milliers de victimes.