France

« Quand tu seras grand » : Andréa Bescond et Alex Métayer balaient les préjugés sur les jeunes et les vieux

Andréa Bescond et Eric Métayer avaient frappé un grand coup en 2017 avec Les Chatouilles. Ils reviennent sur grand écran pour Quand tu seras grand, comédie grave qui évoque deux générations laissées-pour-compte par la société. « Les très jeunes et les très vieux ne sont pas productifs alors ils n’intéressent personne », confie Andréa Bescond à 20 Minutes.

Ils vont cependant être contraints de cohabiter dans un Ehpad transformé en annexe d’une école tandis qu’un aide-soignant (Vincent Macaigne) et une animatrice (Aïssa Maïga) tentent de concilier les intérêts de tout le monde. D’abord antagonistes, ils découvrent que l’union fait la force face à l’adversité.

De l’humour contre le désespoir

« Notre film est militant avec humour, martèle Eric Métayer. La seule façon de réagir face à une situation dramatique est parfois d’éclater de rire. » Ce que fait aussi le spectateur face aux problèmes délirants que causent les coupes de budgets dans tous les domaines. « Notre monde ressemble de plus en plus à ces compagnies aériennes où on vous facture la moindre chose et où vous n’êtes considéré qu’en fonction de vos moyens. »

La solidarité entre individus se révèle bien vite la solution entre personnels épuisés, enfants et séniors. « C’est vers ce type de solutions entre individus que nous devons nous tourner car c’est le système entier qui est défectueux, insiste Andréa Bescond. En ce sens, notre film est porteur d’espoir même s’il traite de problèmes graves. » Parmi eux, la maladie, la dépendance et la solitude sont placées au centre du débat. Les rapports entre un homme qui perd la raison (Christian Sinniger, impeccable) et un gamin en mal d’affection offrent de beaux moments de rire et de tendresse.

Une réflexion toute en douceur

« On a aussi souhaité balayer des idées reçues sur les vieux, souvent montrés de façon aseptisée », précise Eric Métayer. Les papys et les mamys d’aujourd’hui ont vécu de jeunes années rock’n’roll et n’ont rien de « petits vieux » aux goûts désuets et aux manières d’un temps révolu. « Les angoisses qu’ils ressentent font écho à celle des jeunes, insiste Andréa Bescond. Ils ne savent plus où est leur place alors que les enfants cherchent la leur. » Tous trouvent refuge dans le cœur du spectateur qui se laisse emporter dans la douceur vers la réflexion à laquelle invite Quand tu seras grand.