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PSG – Rennes : Joueurs apathiques, Galtier perché… Paris a tout raté dimanche

Au Parc des Princes,

Quand ça veut pas, ça veut pas. Malgré une tentative désespérée de déploiement d’une banderole frappée d’un QR Code, les ultras parisiens de la K-Soce team ont échoué à donner une bonne raison aux spectateurs consommateurs de « sortir (leurs) téléphones » pendant PSG-Rennes. Le lien renvoyant vers une vidéo du groupe de supporters n’a jamais fonctionné. Pas faute d’avoir essayé au point d’en abandonner sa propre équipe. Dans le même temps, sur la pelouse, Kalimuendo assommait un PSG en état de décomposition avancée et perpétuait la tradition des anciens Parisiens revanchards.

Le raté mignonnet des ultras parisiens n’est qu’un petit morceau symbolique de la faillite dominicale d’une institution. En commençant par le haut de la pyramide : en braquant les projecteurs sur Kim Kardashian avant et pendant le match, le club s’est tiré une balle dans le pied, et a donné raison aux reproches de ses détracteurs. A savoir que l’image de marque prévaut sur le projet sportif, même quand ce dernier s’évapore à une vitesse inquiétante. Don’t look up.

Les titis parisiens encore pris pour cible

A force de ne rien faire, de fermer les yeux, se boucher les oreilles et serrer fort les dents en priant pour que le 11e titre tombe du ciel, Paris s’expose à des PSG-Rennes. La 7e défaite parisienne en 2023, mine de rien. Il y avait certes cette excuse de la défense expérimentale, dont on savait par avance qu’elle échouerait au crash-test rennais, et que Christophe Galtier n’a pas manqué de brandir après la rencontre. « Je ne vais pas me satisfaire de ce match-là, mais dans le contexte, et avec le nombre d’absences, même si ce n’est pas une excuse, on savait qu’on allait avoir des flottements. » De là à faire passer Toko Ekambi pour Erling Haaland, il y a un cap qu’on n’aurait osé franchir avant le début de la rencontre.

Ratée aussi, l’approche tactique de la rencontre, toujours aussi rudimentaire à ce niveau : au choix, les longs ballons dans le dos de la défense et « inchallah Mbappé » ou les remises dans les pieds de Messi en priant pour que l’Argentin invente quelque chose. Manque de bol, les plans A et B ont buté sur un Steve Mandanda en état de grâce. « Si on reprend le scénario, on a quand même des situations favorables », se féliciterait presque Galtier, équipé de ses meilleures œillères.

Kim Kardashian a sûrement apprécié le bloc bas de Bruno Génésio et les projections rapides des Rennais
Kim Kardashian a sûrement apprécié le bloc bas de Bruno Génésio et les projections rapides des Rennais – AFP

Jadis arme de séduction, la communication de l’entraîneur parisien s’enraye au gré des matchs et vise n’importe où, mais surtout du côté des jeunes titis. « Mettez-vous à la place des joueurs qui voient huit absents et des jeunes du centre de formation qu’ils ont vu deux fois à l’entraînement », répondait-il à un confrère coupable d’avoir souligné le niveau d’implication insuffisant des Parisiens cotre Rennes. On a hâte de voir comment le technicien français va se défendre d’avoir visé les ados boutonneux dont il a la charge, à l’image de sa pirouette sur le cas Bitshiabu face au Bayern.

Toujours sur le thème du déni : « On ne peut pas incriminer mes joueurs sur le fait qu’ils n’étaient pas investis, ce n’est pas vrai. Quand vous vous retrouvez mené 2-0 face à Rennes et avec pas beaucoup de solutions sur le banc, on peut comprendre un peu de résignation. »

Galtier pas inquiet pour son avenir

Un discours auquel ne souscrit pas tout le vestiaire du Paris Saint-Germain, à commencer par Hugo Ekitike, l’un des rares à avoir eu la décence de faire un peu semblant de s’intéresser à ce qu’il se passait sur le terrain. « Il faut se remettre au travail… Si à chaque fois qu’on perd un match, on commence à baisser les bras, on n’arrivera à rien », soufflait-il au micro de Canal +. Ironique de la part d’un garçon pas tout à fait stakhanoviste, mais pas faux. Le constat est en tout cas partagé par Vitinha, également au micro de la chaîne cryptée, avec supplément excuses pour la prestation immonde des acteurs. « Nous avons fait un très mauvais match, il y a peu de choses à dire. Pardon aux supporters, qui sont toujours là. Ce n’est pas une performance qui nous ressemble, nous sommes très tristes. On ne va pas abandonner. On va penser à ce qu’il faut améliorer pendant la trêve. »

Christophe Galtier ne semble pas avoir de réel plan, si ce n’est de croiser les doigts pour que ses internationaux esquivent les blessures et que les éclopés ressuscitent en deux semaines. Si Paris conserve un petit matelas de points à dix journées de la fin du championnat, il donne aussi l’impression de marcher sur un fil. Sans un entraîneur garant de l’équilibre tactique et mental, tout peut très vite basculer dans le n’importe quoi.

La question de l’avenir immédiat de Galette se pose dès lors, ne serait-ce que pour anticiper l’année prochaine, partir sur de nouvelles bases de travail, bosser sur une idée de jeu, n’importe laquelle. L’intéressé ne se sent pour l’heure pas menacé. « Je suis venu dans ce projet de deux ans, tout le monde spécule sur ce qui va se passer en fin de saison, moi je répète que mon obsession est d’être champion. Je ne suis pas projeté sur mon avenir, mais sur les dix matchs qui restent […]. Est-ce que cette défaite va générer une réflexion de ma direction ? Peut-être. » Vu les têtes de Nasser et Campos pendant le match, il se peut que la question commence à leur traverser l’esprit, même si se séparer de Galtier revenait à admettre une (nouvelle) erreur de casting. Après tout, le PSG n’a pas attendu ce soir pour rater.