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PSG-Reims : En pleine « crise de suffisance », ce PSG-là ne fait plus peur à personne

Alors que le terrible mois de février n’a pas encore commencé pour le PSG, celui de tous les dangers, lors duquel il peut soit se racheter une virginité soit tout perdre, l’équipe de Christophe Galtier a déjà la tête dans le seau après le match nul concédé dimanche soir face à une séduisante équipe rémoise. On voudrait chercher des circonstances atténuantes – l’expulsion de l’entrant Marco Verratti en seconde période, après 13 petites minutes passées sur la pelouse, par exemple – qu’on n’y arriverait pas. La vérité, c’est que ce PSG-là, qui vient d’enchaîner deux défaites et un match nul en championnat, est une équipe perdue, sans âme, idées, ni envie.

Et après avoir souvent évoqué le fantôme de Mauricio Pochettino ces derniers mois du côté du Parc des Princes, il est temps de laisser l’Argentin tranquille et de raconter une autre histoire, celle du PSG de Christophe Galtier qui, après un début de saison plus qu’emballant, est vite retombé dans ses vieux travers. Un PSG qui déjoue, un PSG sans la moindre idée directrice et qui ne compte que sur ses individualités pour faire la différence. C’était le cas contre Strasbourg avec Mbappé, contre Angers avec Messi et donc à nouveau contre Reims avec Neymar. Auteur d’une belle ouverture du score, le Brésilien est bien le seul (avec Hakimi) à avoir montré un tant soit peu de caractère.

Une première période indigne pour les Parisiens

Et si l’égalisation rémoise intervient après une perte de balle coupable du jeune Zaïre-Emery au bout du bout du temps additionnel, on se dit que ce n’est que justice pour cette équipe champenoise invaincue depuis 14 rencontres. Avant même de débarquer dans l’auditorium du Parc en conférence de presse d’après-match, Christophe Galtier avait déjà donné le ton au micro de Prime Video en parlant d’un premier acte « soporifique ». On plussoie cent fois. D’ailleurs heureusement que le froid nous a tenus éveillé en tribune de presse sinon c’était le roupillon assuré.

Une fois posé sur l’estrade, le coach parisien a détaillé le fond de sa pensée. « En première période, on n’a pas été au niveau de ce qu’on pouvait attendre de cette équipe comme réaction par rapport à nos dernières prestations. Evidemment que Reims est une équipe séduisante, mais on n’a rien proposé d’intéressant, il y avait très peu de mouvement, pas de jeu vertical, on a mis trop de temps à sortir la balle. On a manqué de rythme, il y avait trop de déchet technique, l’équipe s’est coupée en deux », a-t-il énuméré.

Rare parisien à venir s’exprimer après le match, le Portugais Danilo Pereira y est allé de son petit coup de gueule au micro de Prime. « Ça ne me satisfait pas. On a raté beaucoup de choses. Et on ne peut pas concéder un but comme ça, on avait le ballon et on le perd. En deux touches, on prend le but. Je n’ai pas de mots pour décrire ce match-là, a-t-il expliqué. On est déçu. On doit avoir un état d’état d’esprit différent. On doit faire plus de travail. On doit être ensemble et souffrir un peu. Si on ne fait pas ça, ça va être difficile. »

Christophe Galtier n'a pas du tout apprécié la première mi-temps de ses joueurs.
Christophe Galtier n’a pas du tout apprécié la première mi-temps de ses joueurs. – Anne-Christine POUJOULAT

Si, sur un plan offensif, Paris peut encore faire un peu mal à ses adversaires, à défaut de véritablement faire peur à qui que ce soit, les faiblesses de cette équipe à la perte du ballon ne sont plus un secret pour personne. En venant au Parc, dimanche soir, le jeune entraîneur Will Still, belle révélation de cette saison de Ligue 1, savait exactement ce qu’il fallait faire pour embêter une défense de moins en moins sûre d’elle, avec une paire Marquinhos-Sergio Ramos version portes de saloon. « On savait qu’en mettant en place ces idées-là, dans notre façon de presser, en récupérant le ballon assez haut, on allait leur poser des problèmes », a indiqué le jeune entraîneur anglo-belge.

Les mots du capitaine Yunis Abdelhamid en zone mixte sont encore plus parlants et disent beaucoup de ce qu’est devenu le PSG au fil des mois : « C’était facile de ressortir le ballon parce que les trois de devant ne défendent pas, a-t-il lâché. Enfin, ils font l’effort de presser un petit peu à la perte du ballon mais rapidement ils ne participent plus aux tâches défensives. On savait qu’à partir du moment où on passait ce premier rideau, on allait leur poser des problèmes. C’est sur ça qu’on a travaillé dans la semaine, on l’a très bien fait et c’est pour ça qu’on s’est créé autant d’occasions. »

Un sursaut nécessaire

A une semaine d’un premier déplacement au Vélodrome en Coupe de France, face à un OM dont le maître mot est l’intensité, et à 15 jours du 8e de finale aller de C1 face au Bayern, c’est rien de dire que le club de la capitale à de quoi inquiéter ses supporteurs. Heureusement pour Paris, les Bavarois ne sont pas non plus dans la forme de leur vie, avec trois matchs nuls consécutifs en Bundesliga au mois de janvier. Il n’empêche, les Rouge et Bleu vont vite devoir prendre conscience de l’urgence de la situation, sous peine de vivre un mois de février cataclysmique et, avec lui, une fin de saison possiblement en freestyle.

Christophe Galtier : « On ne va plus se réfugier derrière le calendrier post-Coupe du monde, ça fait quelques semaines qu’on est là tous ensemble et malgré ça nos prestations ne sont pas à la hauteur de celle de la première partie de saison. Je ne pense pas qu’il y ait une forme de crise de confiance mais peut-être une crise de suffisance. Toute l’exigence que nous avions lors de la première partie de saison n’est plus là, ça s’est déréglé, on a du mal à pouvoir jouer en équipe, quand on a le ballon et quand on ne l’a pas. Mais on n’arrive pas à retrouver cela ».

Le constat fait froid dans le dos. Quels leviers le coach va-t-il désormais utiliser pour réveiller ses morts-vivants ? « Il y aura des décisions à prendre, a-t-il prévenu. On ne peut pas se satisfaire de ça. Il y aura des décisions pour recréer de la concurrence, on est entré dans une zone de confort, il va falloir se secouer. » Mais pour récréer de la concurrence, encore faut-il avoir le matos sous la main. Or, le vestiaire parisien compte trop d’écart de niveau (et de statuts) pour vraiment permettre de piquer les titulaires. La possible arrivée de Milan Skriniar d’ici au 31 janvier serait une formidable nouvelle mais, pour l’heure, rien n’est fait. « Il reste 48 heures, le club travaille sur la venue d’au moins un joueur, a répété Galtier. Maintenant, est-ce qu’il arrivera ? Je ne sais pas. S’il n’arrive pas, on fera avec cet effectif, on a des joueurs de qualité, il faut juste que chacun retrouve son niveau et très rapidement. »