France

Prostitution : Le RN propose de rouvrir les maisons closes, qu’est-ce ?

Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme, prépare une proposition de loi pour rouvrir les maisons closes, qui seraient des lieux coopératifs tenus par les prostituées elles-mêmes. En décembre 2024, la Belgique est devenue le premier pays au monde à proposer un cadre social et salarial aux prostituées et prostitués.


Le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national), élabore une proposition de loi visant à rouvrir les maisons closes, d’après Le Monde. Ces établissements, qui porteraient un nom différent, seraient gérés par les prostituées elles-mêmes dans un cadre coopératif. « Je prépare une proposition de loi en ce sens, confirme-t-il au quotidien. Une première version est prête, mais doit être améliorée. » Le parlementaire assure bénéficier du soutien de Marine Le Pen.

Les maisons closes ont été interdites après la guerre par la loi Marthe Richard. Pour le député, la situation actuelle constitue « le summum de l’hypocrisie bourgeoise », particulièrement depuis 2016 avec la loi pénalisant les clients. Selon lui, les prostituées, contraintes à la clandestinité, sont toujours nombreuses mais de plus en plus invisibles et soumises à des réseaux de proxénétisme.

En 2024, Philippe Juvin (Hauts-de-Seine), député Les Républicains et rapporteur général du budget, avait présenté une proposition de loi « visant à sécuriser les droits des personnes qui se prostituent pour garantir un exercice plus sûr », rappelle le quotidien du soir.

Malgré l’absence de soutien au sein de l’hémicycle, il souhaite rouvrir le débat une fois les discussions budgétaires terminées et s’inspirer du modèle belge. En décembre 2024, la Belgique a été le premier pays à instaurer un cadre social et salarial pour les prostituées.

Cette loi avait été très critiquée à l’époque par l’ancienne ministre des droits des Femmes, Laurence Rossignol (PS), qui avait été à l’origine de la loi de 2016. « C’est un marché mafieux qui bénéficie de soutiens compassionnels mais qui ne vise qu’à libéraliser le marché du sexe et d’en faire un business comme les autres », affirmait-elle. D’éventuels débats houleux peuvent être attendus si cette proposition de loi venait à être examinée par les parlementaires.