France

Procès Le Scouarnec : L’ex-chirurgien reconnaît d’autres viols sur des petites filles et un cas de soumission chimique

A la cour criminelle du Morbihan, à Vannes,

Il avait déclaré la semaine dernière à l’ouverture de son procès « avoir commis des actes odieux ». Et promis aux 299 victimes qui lui font face « d’assumer ses responsabilités et ses actes ». « Si j’ai commis un viol, je dirai « J’ai commis un viol » », avait-il indiqué, assurant en avoir « fini du mensonge » qui a guidé tout son parcours de pédocriminel. Alors qu’il avait déjà admis aux enquêteurs avoir violé des garçons, Joël Le Scouarnec avait en revanche réfuté avoir commis des viols sur des petites filles, affirmant que les actes en question, souvent des touchers rectaux ou vaginaux, étaient soit des fantasmes décrits dans ses journaux intimes ou des actes médicaux.

Notre dossier sur le procès Le Scouarnec

Mais revirement ce mardi en fin de journée quand l’ex-chirurgien a reconnu des viols sur des fillettes. « Je reconnais que quand je mettais mon doigt sur le vagin ou dans la vulve, c’était bien un viol alors que je le contestais avant », a-t-il lâché la barre. Et pourquoi le contestait-il ? « Je n’acceptais pas le fait d’avoir commis des viols sur des petites filles impubères, a-t-il expliqué. Car dans le mot viol, il y a le mot violence et je ne pouvais pas admettre que j’avais commis des choses violentes. Il a fallu que je l’intègre ».

« Je provoquais les opportunités »

Interrogé longuement par la présidente Anne Buresi sur les viols et agressions sexuelles qui lui sont reprochés, l’ex-chirurgien de 74 ans a décrit froidement son mode opératoire. « Je provoquais les opportunités, a-t-il détaillé. Je faisais la visite avec une infirmière et quand elle avait regagné son poste, si j’avais vu qu’un enfant était seul dans sa chambre, j’y retournais ».

Joël Le Scouarnec a également reconnu pour la première fois avoir eu recours à la soumission chimique pour abuser d’une de ses victimes, qui ne fait pas partie des 299 autres pour lesquelles il est jugé. « Une seule fois, a-t-il admis. Avec un produit anesthésiant. Mais je n’ai jamais utilisé cela à l’égard d’autres victimes ». Ses propos ont été actés par procès verbal par la présidente de la cour et pourront servir à une procédure ultérieure.

Après ces aveux qui ont glacé toute l’assistance, l’interrogatoire du chirurgien pédophile a été suspendu dans la soirée. Il reprendra ce mercredi en début d’après-midi, avec les nombreuses questions, on l’imagine, des avocats des parties civiles. Le procès de Joël Le Scouarnec doit se tenir pendant quatre mois devant la cour criminelle du Morbihan à Vannes. L’ancien chirurgien viscéral encourt une peine maximale de vingt ans de prison.