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Procès Le Scouarnec : Le parquet annonce « des suites judiciaires » après les aveux d’abus sur sa petite-fille

A la cour criminelle du Morbihan, à Vannes,

Pourrait-on avoir un troisième procès criminel visant Joël Le Scouarnec ? C’est possible. Au cinquième jour de son procès devant la cour criminelle du Morbihan, l’ancien chirurgien a sidéré la salle d’audience quand il a reconnu, devant son fils aîné, « avoir commis des abus sexuels » sur sa petite-fille. Avant de lancer, avec une voix monocorde : « je te demande pardon », puis de se rasseoir. La présidente Aude Burasi a immédiatement demandé de consigner les aveux de l’ancien médecin, jugé pour des faits de viols et d’agressions sexuelles commis sur 299 enfants et adolescents. Interrogé, le parquet de Lorient a fait savoir que « des suites judiciaires » seraient données suite aux déclarations du mis en cause.

A sa sortie de l’audience, le fils Le Scouarnec a pu retrouver sa compagne, mère de ses deux enfants. Il a été pris en charge par l’association France Victimes et pourra prendre contact avec le parquet de Lorient s’il souhaite déposer plainte. Suite à ces aveux, le parquet pourrait décider d’ouvrir une information judiciaire ou saisir un juge d’instruction pour examiner les faits.

Les faits ne pourront pas être jugés à Vannes

Dans les immondes carnets de l’ancien médecin de 74 ans, plusieurs passages sont consacrés à sa petite-fille, qui avait un peu plus de 2 ans quand les premiers faits auraient été commis. Des faits « qui peuvent constituer une infraction à caractère sexuel », a fait savoir la présidente de la cour Aude Burasi. Ces faits n’étant pas contenus dans l’ordonnance de mise en accusation, ils ne pourront pas être jugés lors de ce procès, qui doit durer quatre mois.

Avec ces aveux, le fils aîné de l’accusé n’avait connaissance que d’informations partielles concernant d’éventuels faits subis par sa fille, née en 2012. Un gendarme lui avait lu des extraits de journaux où l’ancien chirurgien évoquait des faits qui concernaient sa fille lorsqu’il avait été entendu en 2017. Puis en 2020, c’est l’avocat général qui lui avait lu des extraits.

Des victimes oubliées ?

Le fils aîné et sa compagne n’avaient pas porté plainte. « Pourquoi ne pas les avoir entendus ? », s’est étonnée la présidente Aude Burasi face à l’ancien directeur d’enquête. « Je n’ai pas d’explications madame la présidente », a répondu le gendarme. Ce vendredi, le militaire a été longuement questionné sur d’éventuelles victimes oubliées qui n’ont pas été auditionnées. Il est avéré que plusieurs victimes de l’ancien chirurgien ne soient pas concernées par ce procès criminel. Avez-vous arrêté de chercher de nouvelles victimes pour des raisons de moyens ? « Non », répond-il laconiquement. Un peu plus tôt, il avait estimé que « la majorité des victimes » avaient pu être identifiées. Rappelons que plus de 350 victimes ont pu être identifiées.

Le procès de Joël Le Scouarnec, considéré comme le pire pédocriminel que la justice française ait à juger, doit se tenir jusqu’en juin à Vannes.