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Procès Le Scouarnec : « Je ne peux pas revenir en arrière », déclare l’ancien chirurgien à son procès

Il était 17 heures passées quand Joël Le Scouarnec s’est levé de son box d’accusé dans lequel il comparaît seul. La voix grave, le ton posé, l’ancien chirurgien a livré quelques mots adressés à la cour mais aussi aux très nombreuses victimes de ses actes pédocriminels, dont une partie l’écoutait depuis un amphithéâtre situé non loin du tribunal de Vannes.

Alors que la présidente venait d’énumérer une interminable liste de noms et prénoms d’enfants victimes de viols ou d’agressions sexuelles, le médecin s’est tenu debout pour livrer ses premiers mots. « Si je comparais devant vous aujourd’hui, c’est parce que, un jour, j’ai commis des actes horribles sur des personnes qui n’étaient alors que des enfants. Je suis parfaitement conscient que ces blessures sont ineffaçables et irréparables. Je ne peux pas revenir en arrière. Je leur dois d’assumer la responsabilité de mes actes, qu’ils porteront pour le reste de leur vie », a déclaré le vieil homme de 74 ans.

Le crâne chauve, les cheveux blancs plaqués sur la nuque, l’ancien chirurgien s’était jusqu’ici montré très discret. « Je comprends la très grande violence de mes écrits. Mais comme je l’ai fait lors des interrogatoires, je vais m’efforcer de reconnaître ce qui était des faits de viols ou d’agressions sexuelles et ce qui ne l’était pas », a prévenu le médecin.

Il se reconnaît coupable « d’une très grande majorité des faits »

Ces premiers mots prononcés avant la clôture de la première journée d’audience confirment ce que son avocat avait déclaré un peu plus tôt. « Monsieur Le Scouarnec se reconnaît coupable d’une très grande majorité des faits », a fait savoir Me Maxime Tessier, l’un des deux avocats du médecin, à l’issue des constitutions des parties civiles. La question de la présence du conseil de l’Ordre des médecins avait fait débat devant la cour. « En aucun cas, monsieur Le Scouarnec ne cherche à se défausser de ses responsabilités derrière des ordres », avait répondu son avocat.

Notre dossier sur l’affaire Le Scouarnec

Le procès de l’ancien chirurgien, qui a exercé à Vannes, à Lorient, mais aussi en Loire-Atlantique, à Loches, à Jonzac et dans de nombreux établissements pour des remplacements, s’est ouvert ce lundi devant la cour criminelle du Morbihan. Il doit durer quatre mois. La très grande majorité des victimes étaient mineures au moment des faits, commis entre 1989 et 2014.