Procès Le Scouarnec : « Il doit être emprisonné jusqu’à sa mort », demande le frère du chirurgien
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A la Cour criminelle du Morbihan, à Vannes
C’est un homme bavard qui est actuellement entendu par la cour criminelle du Morbihan. Interrogé au cours d’une visioconférence qui marchait bien mal depuis son domicile en Essonne, le frère de Joël Le Scouarnec a beaucoup parlé de sa vie au troisième jour du procès de l’ancien chirurgien. Lui qui a passé toute sa jeunesse auprès d’un homme aujourd’hui jugé pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur 299 patients affirme qu’il ne « souhaite pas revoir son frère ». « Je vais même aller plus loin. Je pense qu’il faut qu’il soit emprisonné jusqu’à sa mort. Pas pour lui, mais pour la société. Car je ne sais pas comment il pourrait agir à son retour », a déclaré le frère de l’accusé. Peu avant, il avait décrit son frère comme quelqu’un de « blagueur » mais « énigmatique ». « C’était quelqu’un de solitaire. Je ne lui ai connu que deux amis ».
Âgé de 70 ans, ce retraité de la banque a pu faire part de son amertume au sujet de son ex-belle sœur, qui sera entendue un peu plus tard dans la journée. « Il y a une personne qui aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé, c’est sa femme, Marie-France. Parce que sa femme était au courant des agissements de son mari. Et Marie-France n’a rien fait. C’est une personne qui n’a pas aimé son mari pour l’amour mais pour l’argent ». Une lettre portant la signature de l’ex-femme du chirurgien a été dévoilée mardi et semble dire la même chose. Cette dernière, qui doit témoigner plus tard dans la journée, a toujours affirmé qu’elle ne savait rien.
« Elle trompait mon frère »
Sans excuser son frère, le témoin s’est donc employé à dézinguer tous ceux qui « savaient » dévoilant d’improbables secrets de famille. « Elle trompait mon frère. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle le faisait. Je crois que Marie-France avait couché avec le premier mari de ma sœur. Quand j’en ai parlé à mon frère, il m’a dit : je gère mes affaires personnelles, ça ne te regarde pas ».
Précisons que Joël Le Scouarnec a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur les deux filles de sa sœur par la cour d’assises de Saintes en 2020. Il avait été condamné à quinze ans de prison pour ces faits commis sur ses nièces ainsi que sur une voisine et une cousine. « Ma sœur lui avait conseillé de se faire soigner mais il ne l’a pas fait. Il n’a pas voulu se faire soigner. Et ça, je ne peux pas lui pardonner ».
« Je ne peux même pas le haïr »
Mardi, ce sont les deux plus jeunes enfants de l’ancien chirurgien qui avaient été entendus par la cour criminelle, réunie pendant quatre mois à Vannes. Les deux fils avaient dépeint le portrait d’un père souvent absent mais aimant.
Notre dossier sur l’affaire Le Scouarnec
« Il y a une personnalité que je ne connais pas de mon père. Je ne peux même pas le haïr. Parce que je ne peux rien lui reprocher en tant que père. Mais je ne peux pas pardonner ce qu’il a fait. Je ne sais pas d’où vient cette perversion. Je ne la comprends pas. Il est bien là où il est. Au moins, il ne fera plus de mal à personne », avait déclaré son deuxième fils.