Procès Gérard Depardieu : « Je n’ai jamais, moi Fanny Ardant, assisté à quelque chose de choquant »

Elle est arrivée d’un pas affirmé, dans une robe noire cintrée, pour voler au secours de son ami « de toujours ». Cette star de cinéma, c’est Fanny Ardant qui est venue témoigner en faveur de Gérard Depardieu ce mercredi et « parler pour lui devant cette cour qui est là pour le juger ». Le comédien est jugé pour des faits d’agressions sexuelles sur le tournage du film Les Volets verts. Tournage auquel l’actrice de 76 ans a aussi participé.
Mais ce jour-là, ce 10 septembre 2021, quand la décoratrice Amélie raconte avoir été attrapée et coincée entre les genoux de Gérard Depardieu, Fanny Ardant n’est pas là. Alors si elle a « entendu ses hurlements, ses cris de colère, ses provocations », « je n’ai jamais, moi Fanny Ardant, assisté à un geste que j’aurais trouvé choquant », affirme la comédienne, on appuyant ses propos avec de grands gestes.
De sa voix si particulière, Fanny Ardant dit savoir « que le monde a changé, que la société a changé, que les repères ne sont plus les mêmes que des choses étaient tolérées et ne sont plus tolérables les institutions sont là pour transformer la société ». Et en tant qu’actrice, en tant que femme, elle a aussi « connu des choses comme ça », assurant avoir « balancé des claques », s’être « battue ».
« Toute forme de génie porte quelque chose d’extravagant, d’insoumis, de dangereux »
Pendant une dizaine de minutes, l’actrice iconique, « également reconnue », comme le souligne le président du tribunal, prend la défense de son ami « Gérard » et plante une personnalité volcanique. « Pourquoi Gérard a le génie de donner à tous les personnages qu’il a interprétés une richesse, une contradiction, une diversité, avec le bien, le mal, la lumière, l’ombre ? Toute forme de génie porte quelque chose d’extravagant, d’insoumis, de dangereux, d’incarner le monstre et le saint […] Gérard a toujours tout donné comme un volcan, avec le bien avec le mal, c’est un risque à courir », peint de manière théâtrale Fanny Ardant.
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« J’ai toujours aimé être avec Gérard parce que j’aime la vie, avec sa violence, sa joie, sa tristesse, son désespoir. On peut dire non à Gérard, mais comme tout dans la vie, quand on dit non, on prend un risque », admet-elle enfin. Remerciée par le président après deux courtes questions, l’actrice se retourne, embrasse chaleureusement le prévenu tenant son visage de ses deux mains. Elle décide de rester pour suivre le reste des témoins appelés à la barre.