Procès du « violeur de Tinder » : Camille, une des 17 victimes, témoigne.
Camille, aujourd’hui âgée de 33 ans, a témoigné ce vendredi au procès en appel de Salim Berrada, l’accusé, qui a 40 ans et nie toute soumission chimique. En 2024, lors du premier procès, Salim Berrada a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour 12 viols et trois agressions sexuelles.
Au procès en appel du « violeur de Tinder » ce vendredi, la première victime à témoigner a livré un récit bouleversant devant la cour d’assises de Créteil.
Camille (prénom modifié), âgée de 33 ans aujourd’hui, a raconté comment, en 2015, alors qu’elle avait 23 ans, une séance photo avec Salim Berrada s’est transformée en cauchemar.
Des souvenirs « saccadés et très flous »
Contactée sur Facebook par ce photographe, Camille se rend à son studio à Paris, « honorée » et confiante. Sur place, il lui propose un shot de vodka caramel, puis du vin, avant que ses souvenirs ne deviennent « saccadés et très flous ». Entre deux tenues, il lui sert à nouveau de l’alcool, « un ou deux » verres de vin.
Elle se remémore des images d’un rapport sexuel sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait. Incapable de marcher, elle raconte que l’accusé avait ironisé : « Dis donc, tu ne tiens vraiment pas l’alcool ». Trop faible pour partir, elle reste sur les lieux et subit un second viol pendant son sommeil.
Une « descente aux enfers »
Pendant longtemps, Camille n’a pas porté plainte. « Je pensais que de ne plus en parler serait plus facile. Le problème, c’est que le cerveau n’oublie pas. Les jambes qui s’écroulent, c’est un traumatisme à vie ». Lorsqu’elle finit par se rendre au commissariat, un policier lui dit que « ce n’est pas un viol », puis lui conseille : « faites ce que vous voulez, de toute façon il y a deux heures d’attente ». Dévastée, elle repart sans déposer de plainte, tombant dans une période d’excès et de désarroi, une « descente aux enfers ».
À la barre, l’accusé, 40 ans, nie toute soumission chimique et affirme que les relations étaient consenties, y compris avec les 16 autres plaignantes. Son avocat soutient qu’aucune preuve ne démontre le contraire.
Condamné à 18 ans de prison en 2024
En 2024, lors du premier procès, Salim Berrada avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour 12 viols et trois agressions sexuelles, tout en étant acquitté pour deux plaignantes. Sa peine avait été assortie d’une obligation de quitter le territoire.
En appel, il risque jusqu’à 20 ans de prison. Le verdict est attendu les 2 ou 3 octobre prochain.

