France

Procès du cyberharcèlement de Brigitte Macron : les accusés ne plaident pas la satire.

Un procès s’est ouvert à Paris concernant des campagnes de cyberharcèlement visant Brigitte Macron, avec des prévenus âgés de 41 à 65 ans, accusés de faits jugés virulents par les enquêteurs. Brigitte Macron et son frère ont déposé un pourvoi en cassation après avoir été relaxés en appel le 10 juillet, la cour ayant estimé que suggérer une « transition de genre » non-rendue publique ne constituait pas une atteinte à l’honneur.


Un procès très anticipé a été lancé à Paris concernant des campagnes de cyberharcèlement visant Brigitte Macron, alimentées par une rumeur transphobe devenue virale sur les réseaux sociaux complotistes. Au centre de cette affaire figurent des publications accusant, sans preuve, la Première dame de transidentité cachée et de pédophilie.

Brigitte Macron a évoqué un « très fort retentissement » de cette rumeur sur son entourage, y compris ses petits-enfants à qui l’on affirme que « leur grand-mère est un homme ». Bien qu’absente lors de l’audience, elle a partagé avec les enquêteurs l’impact personnel de ces attaques. Sa fille, l’avocate Tiphaine Auzière, est attendue ce mardi pour témoigner.

**« Esprit Charlie » ou simple « humour »**

Dix prévenus, âgés de 41 à 65 ans, sont jugés pour des faits qualifiés de plus virulents par les enquêteurs. À la barre, chacun présente ses justifications : désir « d’informer », « satire », « esprit Charlie » ou simple « humour ». « Une personne puissante doit accepter la critique », défend Jérôme A., avant que la présidente ne réponde : « Dire « la bite à Brigitte Macron », c’est une critique ? ».

Parmi ces prévenus, Delphine J., surnommée « Amandine Roy », médium suivie par près de 20.000 personnes sur X, a gardé le silence pendant le procès mais a reconnu avoir trouvé « excellent » un montage présentant Brigitte Macron comme « homme de l’année ». Elle est la créatrice d’une vidéo complotiste de quatre heures, publiée en 2021, affirmant que Jean-Michel Trogneux aurait usurpé l’identité de sa sœur après une transition de sexe.

**Défenseurs de la liberté d’expression**

Déjà condamnée en première instance pour diffamation aux côtés de la complotiste Natacha Rey, elle a été relaxée en appel le 10 juillet. La cour a déterminé que la suggestion d’une « transition de genre » non rendue publique ne constituait pas, au plan juridique, une atteinte à l’honneur. Brigitte Macron et son frère ont interjeté appel devant la Cour de cassation.

D’autres prévenus se présentent comme des défenseurs de la liberté d’expression. Aurélien Poirson-Atlan, alias « Zoé Sagan », connu pour avoir diffusé des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, parle d’un « harcèlement inversé ». Un galeriste, suivi par plus de 100.000 abonnés, qualifie le procès de « procès de la liberté de penser » contre « l’État profond médiatique ». L’audience reprendra demain à 10 heures.