France

Procès du chantage à la sextape : Artigues se dit victime.

Le tribunal correctionnel de Lyon a reconnu coupables Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, ainsi que ses collaborateurs des faits de chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics. Gilles Artigues, ancien premier adjoint à la mairie, a exprimé son soulagement après le délibéré, affirmant que « la justice est passée » et que « tous les Stéphanois connaissent la vérité des faits et ses conséquences ».


C’est un « soulagement » pour Gilles Artigues, ancien premier adjoint du maire de Saint-Etienne et victime de chantage à la sextape. Lundi matin, le tribunal correctionnel de Lyon a reconnu coupables Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, ainsi que ses collaborateurs, pour des faits de chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics.

L’élu, son ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Education Samy Kéfi-Jérôme et son ex-conjoint Gilles Rossary-Lenglet ont été condamnés pour avoir piégé Gilles Artigues, ancien premier adjoint à la mairie, en le filmant à son insu avec un jeune escort afin de le faire taire politiquement. Gilles Artigues, homme politique conservateur, marié et père de quatre enfants, catholique et opposé au mariage entre personnes de même sexe.

« La justice est passée »

À sa sortie de la salle d’audience, après le délibéré, Gilles Artigues a exprimé son « soulagement ». « La justice est passée », a-t-il réagi. « Maintenant, tous les Stéphanois connaissent la vérité des faits et ses conséquences, ils savent ce que j’ai vécu pendant dix ans. »

Accompagné de sa famille, l’ancien premier adjoint a manifesté son souhait de « tourner cette page », espérant qu’il n’y ait « pas de suite ». « C’est très important pour ma famille et pour la ville de Saint-Etienne, qui a été bien salie pendant tout ce temps », a-t-il ajouté. Interrogé par un journaliste sur « comment il a vécu le procès », sa réponse a été immédiate : « très mal », rappelant qu’il avait envisagé de mettre fin à ses jours. « Tous ces jours de procès ont été très difficiles à supporter. Les mensonges de Perdriau, c’était à chaque fois un nouveau coup de poignard », a-t-il affirmé.

« Mais aujourd’hui, je pense que je vais pouvoir me reconstruire. C’est la reconnaissance de mon statut de victime, de tout ce que j’ai pu endurer pendant toutes ces années où j’étais menacé », a-t-il déclaré lundi matin.

Gaël Perdriau va faire appel de la décision

Pour maître Buffard, l’avocat de Gilles Artigues, « le jugement est d’une sévérité exemplaire », mais les peines sont « à la hauteur de la gravité des faits qui sont reprochés aux uns et aux autres ». Il a exprimé sa « satisfaction » face à cette décision judiciaire.

Concernant la peine de Gaël Perdriau, soit quatre ans de prison et inéligibilité, l’avocat de la victime a qualifié cela de « peine très sévère ». « Mais encore une fois, c’est une peine en rapport avec sa responsabilité, son rang d’élu et sa participation aux faits dont tout le monde a compris lors de l’audience qu’ils étaient véritablement mafieux », a-t-il insisté.

Le maire de Saint-Etienne a déjà annoncé son intention de faire appel.