France

Procès des viols de Mazan : « Je pense aux victimes non reconnues », réagit Gisèle Pelicot à sa sortie du tribunal

Ses mots étaient attendus. Très attendus même après trois mois de procès et un verdict qui a notamment vu son mari Dominique être condamné à vingt ans de prison. Un soulagement pour Gisèle Pelicot ? Près de trois heures après le prononcé des condamnations, celle qui est devenue une icône même hors de France s’est présentée devant les micros ce jeudi.

« Je suis vraiment très émue », a-t-elle d’abord avoué avant de lire un texte écrit sur une feuille. « Ce procès était une épreuve très difficile et je pense à mes trois enfants, ainsi qu’à mes petits enfants. Ils sont l’avenir et c’est aussi pour eux que j’ai mené ce combat. Je pense aussi à toutes les autres familles touchées par ce drame. Je pense enfin aux victimes non reconnues dont les histoires demeurent dans l’ombre. Nous partageons le même combat. »

« Vos témoignages m’ont bouleversé »

« Je souhaite exprimer ma gratitude la plus profonde à toutes les personnes qui m’ont soutenue pendant cette épreuve. Vos témoignages m’ont bouleversée et j’y ai puisé la force de revenir chaque jour pour affronter ces longues journées d’audience », a-t-elle poursuivi.

« J’ai voulu, en ouvrant les portes de ce procès dès le premier jour, que la société puisse se saisir des débats qui y sont tenus. Je n’ai jamais regretté cette décision. J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie dans le respect et la compréhension mutuels », a ajouté Gisèle Pelicot.

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De son côté, l’avocate de Dominique Pelicot Béatrice Zavarro a expliqué que son client « a pris acte » de sa condamnation. « Nous allons mettre à profit le délai de dix jours pour savoir si nous interjetons appel ou non. Aucune décision n’a été prise jusque-là. Je voulais que Madame Pelicot puisse sortir apaisée. Je pense que les verdicts prononcés vont permettre cet apaisement », a dit le conseil. « Je disais au début que Dominique Pelicot n’était pas le chef d’orchestre et les autres coaccusés les musiciens. Par l’énoncé de ce verdict, la cour a condamné ce chef d’orchestre. Mon client est quelque peu hébété de la période de sûreté qui a été prononcée à son encontre. »