France

Procès de Christophe Gleizes : L’apaisement France-Algérie peut-il aider à sa libération ?

Christophe Gleizes a été condamné le 29 juin en première instance à sept ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ». Le journaliste Christophe Gleizes est détenu en Algérie depuis le 24 mai 2024.


Pour son anniversaire, Maxime Gleizes espérait rencontrer son frère début juillet. Christophe Gleizes, condamné le 29 juin à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national », a passé l’été enfermé à la prison de Tizi Ouzou, en Algérie. Ce mercredi, il comparaît devant le tribunal criminel d’appel de la ville kabyle, espérant être libéré pour fêter Noël avec sa famille.

Parti pour l’Algérie le 15 mai 2024, le collaborateur du magazine So Foot a été arrêté le 28 mai 2024. Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire pendant treize mois avec assignation à résidence à Alger, jusqu’à son procès en juin dernier, après avoir été en contact avec un dirigeant du club de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), également lié au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), reconnu comme organisation terroriste par les autorités algériennes depuis 2021.

Son avocat, Emmanuel Daoud, estime qu’il est essentiel que les magistrats d’appel comprennent le rôle d’un journaliste, qui doit consulter des sources pour effectuer son travail. Malgré une prudence de mise, il se dit « raisonnablement optimiste » quant à une issue favorable cette semaine et un retour rapide de son client en France. Il souligne que l’apaisement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la France pourrait contribuer à un examen plus calme du dossier.

Depuis octobre 2024, les relations entre les deux pays ont été fragilisées par le soutien d’Emmanuel Macron à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais se sont légèrement détendues ces dernières semaines, notamment après la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal le 12 novembre.

Hasni Abidi, politologue algérien, affirme que les signes d’apaisement sont clairs, mais précise que le cas de Christophe Gleizes diffère de celui de Boualem Sansal. À la différence de ce dernier, dont la libération était un prérequis pour un dialogue, celle de Gleizes ne l’est pas pour revenir à une situation normale. La France a appris de la gestion de cette affaire et ne souhaite pas politiser le procès.

Malgré une pétition recueillant plus de 22 000 signatures pour sa libération et quelques initiatives médiatiques, peu d’attention a été accordée à Christophe Gleizes au niveau officiel. Son frère, Maxime, a toutefois été présent dans les médias pour évoquer la situation.

Maxime Gleizes a exprimé ses inquiétudes concernant les enjeux diplomatiques, notant que les retards dans le procès étaient suspect. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, pourrait avoir une approche plus douce favorisant la libération de son frère.

Le déplacement prochain de l’ancien Préfet de police de Paris à Alger pourrait être un signe positif dans ce contexte. Hasni Abidi note que cette nouvelle méthode, axée sur le respect et la discrétion, porte ses fruits.

En dehors de ces considérations diplomatiques, Christophe Gleizes ne ressent pas d’amertume envers l’Algérie selon son frère. Ce dernier rapporte que son frère garde le moral en prison et conserve une philosophie de maîtrise de soi. Ce mercredi, il aura encore besoin de cette force au tribunal.