Procès de Cédric Jubillar : tension au premier jour, accusé mystérieux
Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, a débuté ce lundi 22 septembre au tribunal d’Albi et se déroulera pendant quatre semaines. Cédric Jubillar risque la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre sur conjoint et est apparu pour la première fois dans le box des accusés depuis son incarcération en 2021.
Dès les premières lueurs du jour, une foule dense s’est agglutinée devant le tribunal d’Albi, dans le Tarn. Les 120 places de la salle Thémis, où se déroule à partir de ce lundi 22 septembre et pendant quatre semaines le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, disparue à Cagnac-les-Mines en décembre 2020, sont toutes occupées. Proches, curieux, journalistes : tous convergent vers ce lieu où se joue une quête de vérité, quatre ans après une disparition qui continue de hanter la région. À l’extérieur, les caméras et perches des médias s’entassent, bloquées par les portes closes. À l’intérieur, l’atmosphère est pesante.
Dans la salle, les proches de Delphine Jubillar sont présents, visages fermés, marqués par le chagrin et l’attente. Ils espèrent des réponses sur ce qui est arrivé à Delphine, dont le corps n’a jamais été retrouvé. De l’autre côté, une présence surprenante : Séverine Longhini, ex-compagne de Cédric, qui revendique un préjudice personnel. Soupçonnée un temps de complicité de recel de cadavre dans cette affaire, elle demande à se constituer partie civile. À quelques rangs, Nadine Jubillar, la mère de l’accusé, est également présente.
Mais c’est l’entrée de Cédric Jubillar qui capte tous les regards. Pour la première fois depuis son incarcération en 2021, il apparaît dans le box des accusés, où il risque la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre sur conjoint. Crâne rasé, vêtu d’une veste de sport noire et bleue, son alliance toujours portée au doigt, il semble presque inchangé, bien que légèrement amaigri. Son visage, impassible, déconcertant. Par moments, un rictus furtif traverse ses lèvres : arrogance, ennui, stress ? Difficile à déchiffrer. Coopératif avec la présidente Hélène Ratinaud, il répond d’une voix teintée d’un accent du sud, mais son attitude oscille entre détachement et une tension à peine perceptible. Avachi sur lui-même, les épaules voûtées, il ne cherche pas à se dissimuler. Au contraire, dans un geste rare aux assises, il a accepté d’être filmé et photographié, comme s’il assumait d’être au centre de cette scène judiciaire.
Ses yeux balaient la salle. Il observe les six jurés tirés au sort comme s’il cherchait à sonder ceux qui tiendront son destin entre leurs mains. Ses regards, tantôt furtifs, tantôt appuyés, scrutent l’audience, la cour, et parfois se perdent droit devant lui. Ses avocats, Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin, se tiennent devant lui, visages graves, concentrés, prêts à défendre un dossier où chaque détail comptera. Cette première matinée n’est que le prélude d’un face-à-face qui s’annonce âpre, entre un accusé insondable et une famille en quête de justice.

