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Procès de Cédric Jubillar : « J’ai posé un jour de congé »

Les personnes intéressées par le procès de Cédric Jubillar étaient présentes devant le palais de justice d’Albi dès 6 heures du matin, après avoir fait la queue depuis 5 heures du matin pour certains. Le verdict est attendu le 17 octobre.

À la cour d’assises du Tarn,

Les plus déterminés ont atteint le palais de justice d’Albi avant l’aube. À peine 6 heures du matin pour Anthony et sa compagne. Une poignée de personnes étaient déjà présentes. « On voulait être sûrs de pouvoir assister à la salle principale et de voir Cédric Jubillar », souligne-t-il. Le couple est parti à 5 heures du matin de Toulouse en direction du Tarn. À peine arrivés, ils ont constaté la file d’attente qui s’allongeait, encore et encore. Depuis le 22 septembre, plus d’une centaine de personnes attendent chaque matin et presque autant en début d’après-midi pour suivre l’un des procès les plus médiatisés de l’année. Une quinzaine d’entre elles accède à la cour d’assises, tandis que les 90 autres se dirigent vers une salle de retransmission à l’autre bout du palais.

Passionné par l’affaire, Anthony suit depuis cinq ans les rebondissements de ce dossier exceptionnel. « Je trouve cela intéressant de voir le fonctionnement de la justice, comment il se défend. Et puis, on espère toujours des aveux », déclare-t-il en souriant. Ce ne sera pas le cas ce mercredi, car l’accusé n’a quasiment pas été interrogé. Pour Mickaël, la vingtaine, la venue nécessitait un jour de congé et presque trois heures de route depuis Pau, où il réside. « C’est la première fois que j’assiste à un procès d’assises, mais j’avais envie de comprendre. Et puis ce n’est pas pareil de venir en vrai. » Lui aussi a suivi avec attention les investigations. « C’est une vraie énigme, c’est le côté mystérieux qui me fascine », confie-t-il.

« Je veux savoir ce qu’il a fait de Delphine »

Si l’ambiance dans la salle d’audience est studieuse, elle est beaucoup plus « détendue » dans la salle de retransmission. Des « ahhhh » de satisfaction se font entendre lorsque des témoins accusent directement Cédric Jubillar. Des « ohhh » de réprobation résonnent lorsque les avocats de la défense s’en prennent à leurs homologues des parties civiles. Les spectateurs distribuent des bons et des mauvais points, certains prennent des notes, beaucoup regardent le procès comme un spectacle. Cependant, une chose est certaine, le public, d’âges très variés, a dans l’ensemble choisi son camp. « Moi, ce que je veux savoir, c’est ce qu’il a fait de Delphine, où il a caché son corps », déclare avec assurance Michelle. Qu’en est-il de ses dénégations, constantes depuis le début de l’instruction et du procès ? « Foutaise », répond la retraitée.

Chaque jour, le public est très nombreux pour tenter d'assister au procès de Cédric Jubillar.
Chaque jour, le public est très nombreux pour tenter d’assister au procès de Cédric Jubillar. - C. Politi / 20 Minutes

Néanmoins, parmi le public, certains constatent l’efficacité de la défense. « On se dit que rien n’est joué », résume Jean lors d’une suspension d’audience. Le corps de la victime n’a jamais été retrouvé, aucune scène de crime n’a été isolée, et la seule goutte de sang retrouvée dans la maison est si petite qu’elle est invisible à l’œil nu et inexploitable scientifiquement. « On peut avoir des certitudes, mais est-ce que la cour aura les mêmes ? » interroge ce Toulousain, habitué des salles d’audience.

« Les Jubillar étaient les voisins de palier de mes parents »

Il est fréquent de croiser des personnes fascinées par l’affaire, revenant d’une journée à l’autre. Natalia assiste à sa seconde audience et espère pouvoir revenir dans les prochains jours « si son emploi du temps le permet ». « On entend chaque jour les témoignages, les arguments des uns et des autres, je trouve cela intéressant de voir comment le procès évolue », explique l’étudiante.

Pour d’autres, assister au procès a une dimension plus intime. Raphaël, élève en terminale à Toulouse, a séché une journée de cours pour venir assister à l’audience avec sa petite amie et sa grand-mère. Ils sont dans la file depuis 6h30 et seront les derniers à entrer dans la cour d’assises. « Les Jubillar étaient les voisins de palier de mes parents, mais pas à Cagnac, bien avant. Ils étaient amis, je suis même parti en vacances avec eux, mais j’étais petit, je ne m’en souviens pas. » Depuis le début de l’affaire, toute la famille suit les recherches de près. « Ma mère m’en a beaucoup parlé, j’avais envie de l’entendre lui », précise-t-il. Le verdict est attendu le 17 octobre.