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Prix Nobel de la paix 2025 : Donald Trump n’a pas de chance.

Donald Trump a déclaré : « Je le mérite mais ils ne me le donneront jamais », faisant référence à ses chances de recevoir le prix Nobel de la paix. Selon le journaliste Antoine Jacob, Donald Trump « a peu, voire aucune chance » de recevoir le Nobel cette année.


Qui recevra le prix Nobel de la paix, dont l’annonce est attendue ce vendredi ? Pour cette année, 388 personnes ou organisations ont été proposées, et l’une d’elles désire ardemment cette distinction. « Tout le monde dit que je devrais avoir le prix Nobel », a déclaré Donald Trump lors de l’Assemblée générale des Nations unies à la fin septembre, ajoutant que ne pas lui attribuer le prix serait une « insulte » aux États-Unis.

Le dirigeant républicain estime mériter cette récompense pour son implication dans la résolution de sept conflits, dont celui entre l’Inde et le Pakistan. Jeudi, après l’annonce d’un accord entre Israël et le Hamas concernant la première phase de son plan pour Gaza, il s’est présenté comme le « président de la paix ».

Cependant, Donald Trump ne se fait pas trop d’illusions : il juge que le comité Nobel, composé de cinq personnalités choisies par le Parlement norvégien et délibérant dans le secret, ne lui remettra pas cette récompense prestigieuse. En février, en présence du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le président américain a affirmé : « Je le mérite mais ils ne me le donneront jamais. »

Alors, Donald Trump sera-t-il lauréat ce vendredi ? Selon de nombreux observateurs, ses chances d’obtenir le prix Nobel de la paix cette année sont très faibles. Ce ne serait pas lié à un problème de calendrier, comme on pourrait le penser. Sa seconde présidence, en tant que 47e président des États-Unis, a débuté le 20 janvier 2025, alors que les candidatures pour le prix Nobel doivent être soumises avant le 31 janvier de l’année.

Un laps de temps jugé trop court pour apprécier la totalité d’une action en faveur de la paix ? « Parmi les partisans de Donald Trump, certains l’ont proposé pour le Nobel de la paix dès sa prise de fonction », rappelle Antoine Jacob, auteur et journaliste spécialiste de cette distinction. La professeure de droit Anat Alon-Beck a effectivement soumis le nom du président américain quelques jours après son inauguration, indiquant avoir agi ainsi parce que « bien avant même d’être élu, Trump disait vouloir s’engager personnellement pour la libération des otages israéliens détenus à Gaza ».

« Cette proposition concernant Trump émane d’un cercle restreint de admirateurs trumpistes », juge Lauric Henneton, maître de conférences à l’université de Versailles. Il précise que certains proposent régulièrement son nom en sachant qu’il n’a que peu de chances d’être retenu.

Pour le spécialiste des États-Unis, « il faudrait que Trump réussisse à négocier une fin de guerre au Proche-Orient, et pas seulement un cessez-le-feu temporaire, tout en parvenant à établir une paix durable entre l’Ukraine et la Russie. Ce n’est qu’alors que l’on pourrait commencer à envisager le Nobel ». De plus, il serait nécessaire d’examiner la « durabilité » de cette paix. « Cela diminue les chances qu’on lui attribue un prix Nobel de la paix de manière hâtive », ajoute-t-il.

Donald Trump a « peu, voire aucune chance » de recevoir le Nobel cette année, évalue également Antoine Jacob. « Cependant, s’il connaissait un réel succès diplomatique cette année, malgré ses manières parfois ambiguës, le comité Nobel pourrait envisager de lui attribuer le prix en 2026. Les Norvégiens sont pragmatiques. Même s’ils n’apprécient pas Donald Trump, ils pourraient le récompenser si son action le mérite. »

Cette quête du Nobel de la paix, une « obsession pour Trump », semble donc hors de portée. Mais est-ce là véritablement son objectif ? Lauric Henneton perçoit plutôt de la vanité et de la jalousie, considérant que le prix décerné à Barack Obama en 2009 a contribué à alimenter cette dynamique. Pour les admirateurs de Trump, cela permet de mettre en lumière selon eux les tendances « gauchistes » et « woke » du comité Nobel qui refuse de lui attribuer cette distinction.

En ce qui concerne les pronostics, Antoine Jacob mise sur l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) comme bénéficiaire. Un prix qui constituerait en outre une « critique indirecte » de la politique américaine au Moyen-Orient. L’auteur note également que le comité Nobel tend à récompenser des causes ou des conflits souvent oubliés, citant le Soudan, où se déroule « la pire crise humanitaire au monde », selon l’ONU, et soulignant qu’en 2024, le nombre de conflits armés impliquant au moins un État est au plus haut depuis le début des statistiques de l’université suédoise d’Uppsala en 1946.