Prix cassés et délais non respectés : des animaux vendus au salon du chiot d’Angers ?
Emeline a visité L’univers du chiot à Angers le 21 septembre, un évènement souvent appelé « salon du chiot », qui suscite à la fois un grand intérêt et des controverses. Selon l’association Argos 42, 47,7 % des chiots achetés dans les salons sont abandonnés ou maltraités.
Emeline, engagée pour la cause animale, s’est rendue incognito au « salon du chiot » à Angers le 21 septembre. Cet événement, qui consiste en des ventes temporaires de jeunes chiens et chatons, suscite à la fois un grand intérêt et des controverses.
L’association de défense animale Futur a décidé de porter plainte contre cet événement, réclamant l’ouverture d’une enquête administrative et la suspension des autorisations préfectorales pour ce type de foire. Vuk, un membre de l’association, a déclaré : « nous avons porté plainte contre l’évènement et demandons l’ouverture d’une enquête administrative et la suspension des autorisations préfectorales pour ce type d’évènement ».
Dans une vidéo tournée en caméra cachée, Emeline, se faisant passer pour une acheteuse, révèle les pratiques illégales de certains éleveurs. Elle se présente comme une simple curieuse, sans intention immédiate d’adopter, avant de dire qu’elle pourrait céder face à tant de mignonnerie. Elle témoigne : « Les éleveurs ne voyaient aucun problème à me vendre un chiot dans ce contexte ». Sans laisse ni croquettes sur place, elle aurait été poussée à s’en procurer à un stand voisin. Concernant le prix, elle précise : « Je pouvais même payer en quatre fois sans frais et repartir avec un animal dans la minute ».
Ce mode de vente rapide est inquiétant pour Vuk qui souligne qu’un « certificat d’engagement a été instauré en 2022 ». D’après le ministère de l’Agriculture, ce document obligatoire « constitue un engagement à respecter les besoins de l’animal de la part du signataire » et vise à prévenir les achats impulsifs. Selon la loi, un éleveur ne peut vendre un animal sans un délai de réflexion de sept jours pour l’acheteur.
Emeline indique avoir constaté une pile de certificats à l’entrée, mais qu’il suffisait d’une signature pour repartir immédiatement avec un animal. Dans la vidéo, une éleveuse va jusqu’à affirmer que cette loi avait été annulée. Cela selon les défenseurs des animaux, conduit à des abandons et une mauvaise qualité de vie pour ces animaux. Une étude de l’association de protection animale Argos 42 révèle que 47,7 % des chiots achetés lors des salons sont abandonnés ou maltraités.
Vuk exprime : « Ce système de salon crée un véritable cercle vicieux. Tant que la vente d’animaux sera encouragée, des portées inutiles continueront à naître, pendant que des milliers d’autres meurent sans foyer. La demande alimente la production, et la production alimente l’abandon. »
Emeline souligne que les éleveurs seraient souvent tentés de mentir sur l’âge des chiots. Elle remarque que presque tous les chiots à vendre avaient la même date de naissance, juste deux mois avant l’événement, ce qui est suspect car un chien ne peut être vendu avant cet âge. De plus, des prix bas pour les jeunes chiens de six mois ou plus ont attiré son attention : « Plus l’âge affiché est bas, plus les chiots partent. »
Selon Futur, plus de 250 chiots et chatons auraient été vendus en un week-end. Emeline constate que de nombreux acheteurs, entre jeunes couples, retraités ou familles, semblent conquis. Cela contraste fortement avec les 200.000 chiens et chats abandonnés chaque année en France selon l’association.
Les organisateurs de l’événement n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

