Premier ministre : Bayrou déjà sous le feu des critiques pour avoir préféré Pau à Mayotte
Nommé il y a moins d’une semaine à Matignon, François Bayrou est déjà au cœur d’une polémique. Il s’est en effet retrouvé lundi sous le feu des critiques en choisissant de présider le conseil municipal à Pau alors que dans le même temps Mayotte, complètement dévastée, vit une véritable tragédie.
Le nouveau Premier ministre, qui consulte depuis sa nomination vendredi pour former un gouvernement, a fait le déplacement en fin de journée dans la ville des Pyrénées-Atlantiques dont il est maire depuis dix ans. Devant son conseil municipal, il a confirmé qu’il resterait maire, comme lorsqu’il avait été très brièvement ministre de la Justice en 2017.
Un « très mauvais » symbole
Mais cette réunion locale suivait immédiatement celle, à Paris, de la cellule de crise sur la situation à Mayotte après le passage meurtrier du cyclone Chido, présidée par Emmanuel Macron et à laquelle le chef du gouvernement a donc assisté par visioconférence.
Maintenir cet aller-retour à Pau est une décision « indigne et irrespectueuse » alors même que le département d’outre-mer « traverse l’une des pires tragédies », a réagi sur X le député socialiste Arthur Delaporte. Pour la cheffe de file des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, le « symbole qu’il envoie » est « très mauvais », « après 20 ans de politique d’abandon de Mayotte ».
Des critiques de tous bords
Mais les critiques ne sont pas venues uniquement de la gauche. Le député Les Républicains Thibault Bazin a estimé sur X que le conseil municipal pouvait « se passer » de la présence de son maire « eu égard à la situation à Mayotte et à l’urgence d’avoir dans les meilleurs délais un gouvernement pour donner au plus vite à la France un budget ».
« Sans doute que M. Bayrou aurait dû faire l’inverse, à savoir assister évidemment à cette réunion de crise et peut-être assister à distance au conseil municipal », a aussi dit l’élu Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, tout en assurant ne pas vouloir « polémiquer » face à la catastrophe que traverse l’archipel de l’océan Indien.
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Lundi soir, Emmanuel Macron a pour sa part annoncé qu’il se rendra « à Mayotte dans les prochains jours en soutien » aux personnes frappées par le passage meurtrier du cyclone Chido, « aux fonctionnaires et aux forces de secours mobilisées ». « Il s’agit de faire face aux urgences et de commencer à préparer l’avenir », a dit le président sur X après la réunion gouvernementale de crise. « Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national », a-t-il ajouté.