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Pourquoi une « déferlante de nouveaux cas » de la maladie de Parkinson est à craindre

Les chiffres sont affolants et vont encore s’affoler. En 2021, on recensait 12 millions de personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Un chiffre qui était initialement prévu pour être atteint en 2040 et qui va irrémédiablement gonfler dans les prochaines années. D’après France Parkinson, le nombre de malades devrait dépasser les 25 millions en 2050, soit une hausse de 112 %. Vertigineux. L’association n’hésite pas « à tirer la sonnette d’alarme » et rappelle qu’il est « urgent d’agir », à quelques jours de la journée mondiale de la maladie de Parkinson, prévue le 11 avril. En France, 270.000 personnes sont atteintes et ce sont 27.000 nouveaux cas qui se déclarent par an. « Une personne sur cinquante sera touchée au cours de sa vie », selon les estimations de France Parkinson.

A quoi est-ce dû ? D’après les spécialistes, c’est avant tout le vieillissement de la population qui est à l’origine de cette augmentation spectaculaire du nombre de cas, à hauteur de 89 %. Mais il n’est pas le seul responsable. « Le facteur environnemental a également une part de responsabilité indéniable », prévient France Parkinson.

Les pesticides pointés du doigt

L’exposition aux pesticides a régulièrement été avancée comme facteur déclencheur de cette maladie particulièrement handicapante. Elle se traduit par d’incessants tremblements, des contractions musculaires douloureuses et des troubles du langage. Elle engendre en plus « une diminution importante de l’espérance de vie en bonne santé », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les agriculteurs, les vignerons, mais aussi les fleuristes ou les jardiniers font partie des professions les plus touchées par cette maladie, en raison de leur exposition aux produits phytosanitaires. Les tribunaux sont de plus en plus sollicités par des personnes souhaitant faire reconnaître leur souffrance comme maladie professionnelle.

Un plan national attendu

Dans son communiqué, France Parkinson appelle à une réduction drastique de l’usage des pesticides, rappelant que la viticulture dite « conventionnelle » utilise 20 % des substances chimiques françaises, alors qu’elle n’occupe que 4 % des terres. L’association appelle les pouvoirs publics français « à prendre la mesure de l’enjeu » et rappelle « l’urgence de la mise en œuvre de la stratégie nationale sur les maladies neurodégénératives ».