Pourquoi le nombre de rats explose-t-il dans de nombreuses villes ?
C’est l‘une des conséquences de la hausse des températures. Plus il fait chaud et plus le nombre de rats est important. Mais ce n’est pas la seule. Les chercheurs de l’université de Richmond, en Virginie (États-Unis) ont mené une étude dans seize villes, pour la plupart situées en Amérique du Nord, mais également à Amsterdam et Tokyo. Selon les résultats de cette étude, parue dans le magazine Science, le nombre de rats dans les villes est lié à l’augmentation des températures, mais également de l’accroissement des populations.
« Les villes qui ont connu une augmentation plus importante de la température au fil du temps ont enregistré des augmentations plus importantes chez le rat, souligne l’étude. Les villes avec des populations humaines plus denses et plus d’urbanisation ont également vu plus d’augmentations chez les rats ». Forts de ces données, les chercheurs en concluent que « les températures de réchauffement et plus de personnes vivant dans les villes peuvent augmenter les périodes d’activité saisonnière et la disponibilité alimentaire pour les rats urbains ».
+ 380 % de rats en plus en dix ans à Washington
Sur la période étudiée, d’une dizaine d’années, c’est donc dans les villes où les températures ont le plus augmenté que l’augmentation de la population de rongeurs est la plus importante. Jusqu’à + 380 % à Washington. Quelques dixièmes de degrés en plus suffisent, observent les scientifiques, à réduire leur « mortalité hivernale et élargir leurs périodes d’activité et de recherche de nourriture à la surface ». Tandis que « leurs fenêtres de reproduction étant plus longues, leur fécondité s’accroît ». Avec la hausse des populations et de l’artificialisation des terres, les animaux bénéficient par ailleurs des ressources en nourriture toujours plus importantes.
Animaux considérés comme nuisibles, les rats sont à la fois un fléau économique et pathologique. Ils endommagent les infrastructures, consomment des rendements agricoles et contaminent les approvisionnements alimentaires.
Notre dossier sur les rats
Leur coût est estimé à 27 milliards de dollars par an, rien qu’aux États-Unis. Ils abritent et transmettent également plus de 50 agents pathogènes et parasites zoonotiques aux personnes. « Les villes devront intégrer les impacts biologiques de ces variables dans les futures stratégies de gestion », préviennent les auteurs de l’étude.