France

Pourquoi l’armée française ne manque-t-elle pas de vétérinaires ?

Le gouvernement a lancé, mardi, un appel à tous les vétérinaires, en exercice, retraités et même étudiants, les invitant à se porter volontaires pour participer à la campagne de vaccination massive contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Selon Sophie, en poste au GV de Bordeaux, il faut compter « en moyenne une mission [en OPEX] de quatre mois tous les 3-4 ans ».


Le gouvernement a lancé, mardi, un appel à tous les vétérinaires, qu’ils soient en activité, retraités ou étudiants, les incitant à se porter volontaires pour prendre part à la campagne de vaccination massive contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Les vétérinaires militaires, volontaires d’office, participeront également, car la lutte contre les épizooties est intégrée à leurs missions.

L’armée française ne se compose pas uniquement d’hommes et de femmes. Elle abrite également des animaux, principalement des chiens (2.800) et des chevaux (1.400). Elle compte aussi quelques mules, utiles en montagne, ainsi que des rapaces et des pigeons, rappelant l’époque où ces oiseaux servaient de messagers. Pour s’occuper de ces animaux, le Service de santé des armées (SSA) intègre des vétérinaires, formant un corps de 74 officiers. Annie, vétérinaire en chef au 22e groupe vétérinaire de Bordeaux et âgée de 52 ans, est responsable de la santé d’environ 230 à 260 chiens, 45 à 50 chevaux et 16 rapaces.

Soins des animaux et santé publique

Ces officiers sont soit recrutés directement durant leur cursus à l’école vétérinaire, soit après l’obtention de leur diplôme d’État et une expérience professionnelle. Les premiers devront suivre une formation militaire d’un an après leur diplôme avant leur première affectation, tandis que les seconds seront affectés après quinze jours de formation, avec des modules supplémentaires à suivre par la suite. Les grades vont de vétérinaire aspirant au général de brigade, avec des soldes allant de 1.300 à 6.600 euros par mois.

L’Ordre des vétérinaires précise que la mission principale des vétérinaires militaires est d’assurer « les soins et la prophylaxie des animaux de l’armée ». Cependant, ils ont d’autres responsabilités au sein du SSA, notamment dans les missions de santé publique telles que la recherche, l’épidémiologie et la lutte contre les zoonoses et les épizooties. D’après le SSA, les vétérinaires militaires ont été mobilisés lors de « l’épizootie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001 » et pendant la crise de « l’influenza aviaire hautement pathogène dans le sud-ouest de la France en 2017 ».

Des missions en opérations extérieures

Le SSA indique également que des vétérinaires travaillent dans des établissements spécialisés. Au centre interarmées du soutien restauration-loisirs, à l’économat des armées et au laboratoire du commissariat des armées, ils veillent au respect des réglementations sur l’hygiène de la restauration collective. Un poste de vétérinaire « expert marine » existe même au centre d’expertise des programmes navals de Toulon.

Les vétérinaires militaires peuvent aussi être déployés en « OPEX ». Sur les théâtres d’opérations extérieures, ils réalisent des missions similaires à celles qu’ils effectuent en France, mais avec quelques spécificités. Ils surveillent notamment la qualité de l’eau provenant des captages sur le terrain et s’assurent d’éliminer tout agent pathogène chez hommes et matériels avant le retour au pays. Lucie, actuellement adjoint au chef du 51e groupe vétérinaire (GV) de Nîmes, a eu l’opportunité de se rendre au Liban dans le cadre de l’opération Daman en 2020. Selon Sophie, en poste au GV de Bordeaux, une mission « en OPEX » se déroule en moyenne tous les 3-4 ans pour une durée de quatre mois.