Pourquoi François Bayrou a-t-il fait un déplacement surprise dans le Pas-de-Calais sur les traces de Manuel Valls ?
Le Premier ministre François Bayrou est venu vendredi par surprise dans le Pas-de-Calais pour assister à la célébration des 50 ans de la catastrophe minière de Liévin, un coup de grisou qui avait fait 42 morts. Un déplacement qu’avait également fait Manuel Valls, il y a dix ans et alors Premier ministre.
Liévin a été la catastrophe minière la plus meurtrière de l’après-guerre en France, le 27 décembre 1974. C’était aussi un bastion socialiste, aujourd’hui remporté par un député RN. Un déplacement que l’actuel Premier ministre a fait sans convoquer ni avertir la presse et sans s’exprimer à l’attention de cette dernière.
« Quelques jours auparavant, mon père s’était tué dans un accident de travail, en cette année 1974 » a raconté François Bayrou dans un bref discours tandis que des cloches sonnaient à la volée. « Et je sais donc exactement ce que c’est que les visages que l’on n’aperçoit plus, ce que sait que le couvert qu’on ne met plus à table, et ce qu’est l’absence des bras solides dans lesquels se réfugiaient les enfants », a ajouté le Premier ministre.
« Travail, courage, résilience »
C’étaient « 42 victimes tombées au champ d’honneur du travail, c’est l’expression que François Mitterrand avait utilisée, et que je fais mienne », a-t-il poursuivi. « La nation n’oubliera pas le bassin minier, la nation n’oubliera pas ces vies données pour le travail et pour la construction du pays », a-t-il insisté, en faisant aussi référence à d’autres catastrophes minières et aux innombrables victimes de la silicose.
« Travail, courage, résilience, c’est une leçon que nous partageons au moment où nous sommes tous appelés à une œuvre de construction et à une œuvre d’unité », a continué François Bayrou.
A ses côtés durant la cérémonie, se tenaient notamment la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher ainsi que le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand. Ce dernier avait estimé lundi avoir été exclu du gouvernement Bayrou « en raison de l’opposition du Rassemblement national » et avait dénoncé dans un communiqué un gouvernement « formé avec l’aval de Marine Le Pen ». François Bayrou avait dû démentir la rumeur d’un échange téléphonique avec Marine Le Pen dans les derniers réglages de la composition de son gouvernement.