France

Pourquoi Donald Trump accuse (encore) George Soros de manipuler l’Amérique

Depuis plusieurs décennies, George Soros est une des cibles privilégiées des attaques venues de la droite radicale aux États-Unis. Son nom revient sans cesse dans les discours de Donald Trump et d’autres dirigeants conservateurs.

Aujourd’hui, l’ancien magnat de la finance est de nouveau au centre d’une polémique : le président américain exige qu’il soit poursuivi au titre d’une loi qui, à l’origine, avait été créée pour combattre la mafia. Mais qui est George Soros ? Et pourquoi est-il (encore) dans le viseur de Donald Trump ? On vous explique.

Le président américain accuse George Soros et son fils de manipuler les manifestations aux États-Unis.
Le président américain accuse George Soros et son fils de manipuler les manifestations aux États-Unis. - Truth Social

Un bouc émissaire récurrent

George Soros, 94 ans, est un milliardaire d’origine hongroise, rescapé de la Shoah. Sa fortune, bâtie dans la finance, lui a permis de créer l’Open Society Foundations, un immense réseau d’Ong actives dans plus de 120 pays. Ses priorités sont la défense des droits humains, la lutte contre les discriminations et le soutien aux institutions démocratiques.

Ce rôle de mécène humaniste lui a d’ailleurs valu d’être décoré par Joe Biden qui lui a remis la Médaille présidentielle de la liberté (plus haute distinction civile aux États-Unis) juste avant que celui-ci ne quitte la Maison-Blanche. Mais ce même rôle nourrit aussi la méfiance et l’hostilité d’une partie de la droite, qui voit en lui un symbole du « mondialisme » et le désigne régulièrement comme bouc émissaire et ennemi à abattre.

Des « psychopathes » responsables de « grands dommages »

Mercredi, sur son réseau Truth Social, Donald Trump a accusé George Soros et son fils Alexander d’avoir financé des manifestations violentes à travers les États-Unis. Dans une tirade incendiaire, il les a qualifiés de « psychopathes » responsables de « grands dommages » au pays, avant de mettre en garde leurs « amis de la côte ouest », qu’il dit désormais « surveiller ».

Et surtout, il a réclamé qu’ils soient inculpés au titre de la loi fédérale « RICO », érigée et conçue dans les années 1970 pour démanteler les familles mafieuses et alourdir les peines infligées aux organisations criminelles. Aucun élément concret n’a pourtant été fourni pour étayer ces accusations.

Notre dossier sur l’actualité américaine

On ne « paie pas les manifestants »

Face à cette attaque, l’Open Society Foundations a immédiatement réagi. Dans un communiqué, l’organisation a rappelé qu’elle ne finance pas de mouvements violents, mais qu’elle consacre ses ressources à la défense des droits humains et à la promotion des principes démocratiques. « Nous ne payons pas les gens pour qu’ils manifestent, ni ne les formons ou coordonnons leur mobilisation » insiste le communiqué.

Cette nouvelle offensive ne concerne pas seulement George Soros en tant qu’individu, mais ce qu’il représente : un acteur majeur du mécénat progressiste et une figure symbolique dans les débats politiques.