France

Portrait-robot du « super-riche » français : homme, 50 à 69 ans, Parisien, cadre.

En 2022, un foyer sur 1.000 en France est un « foyer à très hauts revenus » qui gagne plus de 463.000 euros annuels, réside en région parisienne (48 %) et est constitué dans une écrasante majorité d’un couple marié ou pacsé (82 %). Parmi les très hauts salaires (les 1 % de postes salariés du secteur privé touchant plus de 10.219 euros net par mois), les femmes ne comptent que pour un quart (24 %) du contingent, alors qu’elles représentent 42 % des salariés en équivalent temps plein (en 2023).


Souvent des hommes, souvent situés en région parisienne, souvent en couple sans enfant, ces individus détiennent des revenus élevés, des biens immobiliers, une assurance vie et divers placements. Ils constituent le groupe des Français les plus riches, comme l’indique une étude de l’Insee publiée mardi.

L’Insee définit les « hauts revenus » en prenant en compte l’ensemble des revenus imposables ainsi que les prestations sociales, soustraits des impôts directs, et selon la taille du ménage.

1.000 foyers de riches en France

En 2022, un foyer sur 1.000 en France est classé comme « foyer à très hauts revenus », avec des gains dépassant 463.000 euros par an. Près de la moitié (48 %) de ces foyers résident en région parisienne et 82 % sont des couples mariés ou pacsés.

Les revenus des « très riches » sont plus variés que ceux de la majorité des contribuables. Ils incluent des salaires ou pensions, des bénéfices professionnels (comme l’agriculture), des revenus fonciers, ainsi que des capitaux mobiliers (actions, parts d’entreprises, assurance vie, contrats de capitalisation, etc.).

En 2003, « les foyers à très hauts revenus gagnaient 21 fois plus que les autres foyers », tandis qu’en 2022, ils gagnent « 31 fois plus », selon l’enquête. En comparaison, ces foyers gagnaient « 95 fois plus que les foyers les plus modestes en 2003 » et « 167 fois plus en 2022 », précise l’Institut national de la statistique.

Sportifs, directeurs, cadres

Dans le classement des 100 salariés les mieux rémunérés en France, plus d’un tiers (36) sont des sportifs professionnels, tels que des footballeurs à salaire dans les clubs de Ligue 1. Les autres sont des dirigeants d’entreprise (31) ou des cadres supérieurs.

Concernant les très hauts salaires (la tranche des 1 % de salariés du secteur privé touchant plus de 10.219 euros net par mois, soit 175.000 postes dans ce secteur), les femmes ne représentent qu’un quart (24 %) de ce groupe, alors qu’elles constituent 42 % des salariés équivalents temps plein en 2023. Parmi les 100 personnes les plus riches, seulement dix sont des femmes. « Cette représentativité réduite des femmes parmi les très hauts salaires contribue nettement à creuser l’écart salarial entre femmes et hommes », indique l’Insee.

Homme en couple et sans enfant

Globalement, les plus riches sont ceux qui affichent à la fois « un haut niveau de vie » (les 10 % les plus riches avec des revenus annuels supérieurs à 39.100 euros) et un « haut patrimoine » (de plus de 716.300 euros), totalisant 1,6 million de ménages en 2021.

De manière générale, ces ménages ont « entre 50 et 69 ans » (51 %), sont « cadres ou indépendants » (58 %), « en couple sans enfant » (47 %) et se trouvent principalement dans l’agglomération parisienne (38 %), précise l’Insee.

« Les inégalités de patrimoine sont plus prononcées que les inégalités de niveau de vie », et « l’augmentation des prix de l’immobilier a contribué à intensifier ces disparités », souligne Michel Duée, responsable du département des ressources et des conditions de vie des ménages à l’Insee.