Polluants éternels : « Les clients pensent à leur santé »… L’inox remplace peu à peu le téflon dans les achats de cuisine

En acier, céramique, fonte, inox voire cuivre ? Avec ou sans revêtement antiadhésif ? Pas simple aujourd’hui de s’y retrouver devant les rayons des casseroles, poêles et autres ustensiles. A moins de poser quelques questions aux vendeurs !

A les en croire, une interrogation majeure reviendrait depuis quelque temps. « Les clients demandent laquelle est la meilleure pour leur santé », explique Sophie, de chez Ambiance & Styles à Strasbourg. « Avec les reportages à la télé sur les polluants éternels (PFAS), les propositions de loi, tout le monde s’est subitement rendu compte qu’il pouvait avoir du téflon chez lui. »

Précisément dans les fonds de ses batteries de cuisine, ce qui évite souvent l’emploi de matière grasse. Mais peut, aussi, libérer des particules nocives en cas de mauvais traitement. « Le téflon n’est pas si dangereux pour la santé s’il est bien utilisé. Mais il faut bien le traiter, ne pas le surchauffer et ne pas le mettre au lave-vaisselle », reprend la vendeuse.

Des contraintes qui poussent de nombreux consommateurs à… s’en détourner. Depuis quelques mois, « un an environ » selon des confrères, l’inox a la cote. « Il y a une vraie recrudescence de ses ventes depuis que l’Union européenne et la France se sont penchés sur les PFAS. Les clients nous en parlent beaucoup », confirme Paul, de la boutique Trouble Obsessionnel Culinaire (TOC), toujours dans la capitale alsacienne.

Son collègue Olivier appuie : « Les gens choisissent de l’inox car la fonte est très lourde et l’acier nécessite beaucoup d’entretien. » Les deux ne cachent pas leur enthousiasme à conseiller cet alliage « increvable ». La preuve, certaines marques garantissent même leurs produits à vie.

« Pour être sûr et tranquille, il faut choisir l’inox »

« Les clients se font un cadeau à eux-mêmes car ça va traverser le temps. En plus, il y a une meilleure répartition de la chaleur à la cuisson donc ils vont moins consommer d’énergie et ça ne va pas nuire à leur santé », résume le duo, qui propose ainsi certaines poêles de 28 cm de diamètre à près de deux cents euros. Cher ? « Si elle dure quarante ans, je ne trouve pas. Et là, c’est du fabriqué en France. »

Sophie a le même argument de vente. « On a déjà eu des personnes qui nous ont ramené leur matériel avec revêtement antiadhésif après trois seulement mois d’utilisation. Il était déjà très abîmé. Au maximum, ils peuvent durer dix ans en en prenant vraiment soin. Alors que l’inox… Pour être sûr et tranquille, il faut le choisir », insiste-t-elle, consciente néanmoins que cela nécessite plusieurs adaptations.

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Comme ajouter de la matière grasse à chaque cuisson afin d’éviter que les aliments accrochent… « Ça peut en freiner certains, on nous le dit », reconnaît Pauline, de la boutique Alice Délice en plein centre de Strasbourg, qui a elle aussi senti ce regain pour l’acier inoxydable. « Il faut être honnête : les clients pensent à leur santé avant l’environnement… » « Il faut bien maîtriser son feu mais on peut tout cuisiner dans l’inox », conclut Olivier en évoquant même les crêpes. « Sans surcuisson, on a de vrais résultats. »