« Politique de harcèlement systématique » : la Guinée équatoriale ne lâche pas la France
Le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a accusé la France de déstabilisation dans une publication sur X. Teodoro Nguema Obiang Mangue a été condamné par la justice française en 2021 à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour blanchiment, abus de bien sociaux, détournement de fonds publics et de corruption.
Rien ne va plus diplomatiquement entre Paris et Malabo. Le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a critiqué la France lundi, l’accusant de déstabilisation et de « tentatives visant à saper la paix » dans son pays, dans une publication sur X.
Cette déclaration fait suite à la nomination samedi au prix franco-allemand des droits de l’homme de l’activiste exilé en Espagne, Alfredo Okenve, considéré par le pouvoir de Guinée équatoriale comme un « traître » à la nation.
### Une rare offensive diplomatique
« La France récompense les instigateurs de haine, les incitant à perturber la paix et à agir contre leurs propres cultures et leurs frères », a déclaré Teodoro Nguema Obiang Mangue dans une rare offensive diplomatique, attribuant à la France la responsabilité de « toutes les tentatives visant à saper la paix en Guinée équatoriale ».
Le texte évoque la « tentative de coup d’État de décembre 2017 » que, selon le vice-président équato-guinéen, des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française auraient orchestrée. Il ajoute que la France « s’approprie également nos biens et nos actifs par l’intermédiaire d’organisations comme Transparency ».
### Bras de fer autour des biens mal acquis
« Nous rejetons catégoriquement la politique de harcèlement systématique menée par la République française pour déstabiliser notre pays, comme elle l’a fait avec d’autres pays africains, comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, entre autres. L’Afrique en a assez de ces manœuvres », a condamné le vice-président.
Teodoro Nguema Obiang Mangue, dont le père dirige le pays depuis 1979, a été condamné par la justice française en 2021 à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 30 millions d’euros pour blanchiment, abus de biens sociaux, détournement de fonds publics et corruption. La France et la Guinée équatoriale se disputent, dans le cadre de cette affaire de biens mal acquis, un immeuble d’une valeur estimée à 100 millions d’euros situé avenue Foch à Paris, saisi par la France. Le 12 septembre dernier, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un jugement en faveur de la France, rejetant une demande équato-guinéenne visant à empêcher la mise en vente de la propriété.
Teodoro Nguema Obiang est par ailleurs impliqué dans des affaires judiciaires aux États-Unis, en Suisse, au Brésil, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud, en lien avec des accusations de corruption.

