Polaris 25 : C’est quoi cet exercice grandeur nature qui mobilise 3.000 militaires français et étrangers ?
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, la défense est redevenue une priorité pour l’ensemble des pays européens. A chacune de ses allocutions ou presque, Emmanuel Macron ne cesse d’ailleurs de préparer les esprits à l’éventualité d’un conflit armé. « Notre pays et notre continent devront continuer de se défendre, de se doter, de se préparer, pour éviter la guerre », a-t-il déclaré le 18 mars lors d’une visite sur la base aérienne de Luxeuil-Saint-Sauveur (Haute-Saône), appelant de ses vœux à « renforcer nos armées le plus rapidement possible ».
Dans ce nouveau contexte géopolitique tendu, marqué par le retour de conflits de haute intensité, un exercice militaire d’ampleur vient de démarrer en Manche et Atlantique. Son nom de code : Polaris 25. Piloté par la Marine nationale, cet exercice grandeur nature et « dans les conditions du réel » impressionne par les moyens engagés.
En mer, à terre, dans les airs et dans le monde cyber
Jusqu’au 15 juin, plus de 3.000 militaires français et étrangers (Allemagne, Brésil, Espagne, États-Unis, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni) seront ainsi engagés en mer, à terre, dans les airs et dans le monde cyber.

Plus de vingt bâtiments de surface et une quarantaine d’aéronefs seront également mobilisés afin « de se préparer aux spécificités du combat moderne […] tout en stimulant l’inventivité et la combativité des militaires », précise la Marine nationale. L’exercice Polaris, qui a lieu chaque année depuis 2021, « vise aussi à renforcer l’interopérabilité avec les alliés et partenaires participants. »
« Bâtir une Marine forte et redoutée »
La première phase, du 12 au 25 mai, consistera en « des actions hybrides offensives » contre des emprises militaires à Brest et Cherbourg et « de défenses des bases navales et de leurs approches. » L’exercice prendra encore plus d’ampleur à partir du 26 mai avec une phase de « combat aéromaritime multimilieux et multichamps dans l’objectif de conduire un débarquement ».
Des opérations amphibies auront lieu dans ce cadre sur les côtes britanniques et atlantiques. « Notre ambition : bâtir une Marine forte et redoutée. Dans le temps court, cela passe par plus de létalité. Et dans le temps long, par la supériorité informationnelle », assure l’Amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine.