France

Plan de paix à Gaza : une note manuscrite dévoile la course de Washington pour la trêve

Un photographe de l’AFP a surpris sur le bureau de Donald Trump un message manuscrit du chef de la diplomatie, Marco Rubio, indiquant : « Il nous faut votre autorisation pour un message sur Truth Social bientôt, pour que vous puissiez annoncer l’accord en premier. » Donald Trump a confirmé envisager un déplacement au Moyen-Orient « samedi ou dimanche », tout en se gardant d’en préciser les termes de l’accord en cours de négociation.


Une note griffonnée, un mot souligné, et tout un instantané du pouvoir : ce mercredi à Washington, un photographe de l’AFP a surpris sur le bureau de Donald Trump un message manuscrit du chef de la diplomatie, Marco Rubio. On y lit, en lettres penchées : « Très proche », puis cette phrase, soulignée d’un trait : « Il nous faut votre autorisation pour un message sur Truth Social bientôt, pour que vous puissiez annoncer l’accord en premier. »

En quelques mots, cette scène reflète l’animation de la Maison-Blanche, désireuse de s’approprier le récit d’un cessez-le-feu à Gaza avant même que les négociateurs n’en finalisent les détails. Quelques instants plus tard, Donald Trump mettait fin à la réunion et quittait la salle aux côtés de Marco Rubio, alimentant les spéculations sur une annonce imminente. Le président américain a ensuite confirmé envisager un déplacement au Moyen-Orient « samedi ou dimanche », citant l’Égypte et la bande de Gaza comme potentielles destinations. « Nous sommes très proches d’un accord », a-t-il affirmé, sans préciser les termes de cet accord. Peu après, il a fait l’annonce sur Truth Social.

Car au même moment, à plus de 9.000 kilomètres de là, les négociations se poursuivaient dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. Pour le quatrième jour consécutif, les émissaires américains, qatari et turc tentaient d’aboutir à une trêve entre Israël et le Hamas. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi évoquait des signaux « très encourageants » et a même déclaré avoir invité Donald Trump à « assister à la signature » de l’accord, si cela se concrétise.

Les discussions s’appuyaient sur le « plan Trump », présenté fin septembre, qui prévoit un cessez-le-feu, un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, un retrait progressif de l’armée israélienne et le désarmement du Hamas.

Mais malgré un « esprit d’optimisme » affiché par un dirigeant du Hamas, plusieurs points restaient en suspens, notamment les garanties exigées par les Palestiniens concernant la fin des opérations israéliennes et le calendrier de retrait.

À Washington, le président américain envisage une visite au Moyen-Orient dès la fin de la semaine. L’opération diplomatique s’accompagne donc d’une bataille de communication : à qui reviendra la primeur de l’annonce, à Washington ou au Caire ?