Philippines : De gros dégâts mais aucun mort après le passage du super typhon Man-yi
Le super typhon Man-yi s’est abattu ce dimanche sur les Philippines, touchant notamment l’île de Luçon, la plus peuplée du pays. La sixième tempête majeure en un mois pour l’archipel, rodé mais durement touché. Le service météorologique national a fait état d’inondations, de glissements de terrain et d’énormes vagues sur les côtes.
Man-yi a conservé son intensité en atteignant Luçon, le moteur économique du pays, densément peuplé, ont indiqué les météorologues, mettant en garde contre une situation « potentiellement dangereuse » dans la province d’Aurora. Des vents soufflant à 185 km/h en moyenne, avec des rafales atteignant 305 km/h, ont été enregistrés après que Man-yi a touché terre dimanche après-midi sur la municipalité de Dipaculao, dans la province d’Aurora sur l’île de Luçon, a déclaré le météorologue Junie Ruiz.
« Aucune victime n’a été signalée »
« J’ai vu des tôles de toiture s’envoler des maisons aux alentours. Des branches d’arbres étaient arrachées », a déclaré Julius Fabianes, un secouriste dans la ville de Baler. Environ 2.000 personnes se trouvaient dans des abris d’évacuation d’urgence à Dipaculao, dans la province d’Aurora. D’autres habitants sont restés chez eux pour protéger leurs biens et leur bétail, ou parce qu’ils étaient sceptiques quant aux avertissements, a indiqué Geofry Parrocha, porte-parole de l’agence de gestion des catastrophes de Dipaculao.
Plus d’1,2 million de personnes ont fui leur domicile à l’approche de ce super typhon qualifié de « potentiellement catastrophique et mortel ». Mais finalement, « aucune victime n’a été signalée, peut-être parce que les gens ont suivi les ordres d’évacuation », souffle Roberto Monterola, responsable des opérations de secours de la province de Catanduanes, alors que le nettoyage de l’île est en cours. A mesure qu’il s’éloigne des Philippines, Man-yi perd désormais en puissance.
Une violence inédite et liée changement climatique
Des photos partagées sur la page Facebook du maire de Panganiban, Cesar Robles, montrent des lignes électriques renversées, des maisons endommagées, des arbres et des tôles ondulées jonchant les routes. « C’est toujours un peu dangereux, il y a encore des rafales de vent et beaucoup de débris », a indiqué Cesar Robles dans un message, assurant qu’il n’avait jamais vu de typhon « aussi puissant ».
« Avant, nous ne recevions que le signal de niveau trois ou quatre, mais maintenant les typhons atteignent le signal de niveau cinq », a témoigné Marissa Cueva Alejandro, 36 ans, faisant référence au système d’alerte aux vents des services météorologiques dont cinq est le niveau maximal. Un constat ne fait que renforcer le lien entre changement climatique et puissance des tempêtes, appuient les scientifiques.
Man-yi frappe les Philippines tardivement dans la saison des typhons, la plupart des cyclones se développant entre juillet et octobre, et est la sixième tempête à toucher les Philippines en moins d’un mois. Les précédentes ont tué au moins 163 personnes, fait des milliers de sans-abri, détruit des récoltes et tué du bétail. Au début du mois, quatre tempêtes se sont formées simultanément dans le bassin du Pacifique. L’agence météorologique japonaise a indiqué samedi que c’était la première fois qu’un tel phénomène était observé en novembre depuis le début de ses relevés en 1951.